L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a pressé les Nations unies, hier, à agir rapidement en Centrafrique et à autoriser l'intervention «d'une robuste force de maintien de la paix», afin d'endiguer la vague de violences qui submerge le pays. Paris a annoncé la semaine dernière le déploiement d'environ un millier de soldats français, qui devront officiellement appuyer la force africaine, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), déjà présente dans le pays. Les soldats français, avec les quelque 2.600 militaires de l'Union africaine déjà sur le terrain, auront les tâches de pacifier la RCA en proie à l'insécurité depuis le coup d'Etat de l'ex-rébellion Seleka, le 24 mars dernier, et de sécuriser sa population. Le conseil de sécurité de l'ONU doit approuver cette semaine une résolution française qui vise à renforcer la force de stabilisation africaine, mais Amnesty International estime qu'une réponse encore plus solide doit être apportée. «Les conséquences de cette décision vitale (à l'ONU) affecteront le pays tout entier», estime Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty. «Si le Conseil de sécurité n'agit pas maintenant pour endiguer le cycle horrible des violences en République centrafricaine, cet échec pèsera lourdement sur la communauté internationale pendant les années à venir», avertit Salil Shetty. Selon l'ONU, le conflit en Centrafrique a forcé 400.000 personnes, soit 10% de la population, à fuir leur domicile.