Hier, les débats ont été marqués par une forte tension entre les islamistes et les partis majoritaires. L'application de la peine de mort est indispensable pour mettre fin aux fléaux qui menacent notre société. Les députés étaient nombreux hier, à demander l'application de la peine capitale contre les kidnappeurs d'enfants. Ce point a pris la part du lion dans les débats sur le projet d'amendement du Code pénal. Pour eux, sans l'application de la peine de mort, on ne peut pas éradiquer ces phénomènes et protéger l'enfant. Le député Lakhdar Benkelaf d'El Islah était le premier à ouvrir le bal des interventions, en exigeant l'application de la peine de mort. Se référant à la chari' a, ce député estime qu'il n'y pas de raison pour ne pas imposer cette peine aux kidnappeurs des enfants. Un avis partagé par plusieurs intervenants de différentes formations politiques. «Nous devons aller vers l'application de la peine de mort pour mettre terme à la recrudescence des enlèvements», a déclaré le président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte, Naâmane Laouer. Sur le même point, la députée du FLN, Yamina Meftali estime qu'il faut prendre en considération le cri de la société. «Vu ce qui se passe dans notre société et la recrudescence des kidnappings, l'application de la peine de mort s'impose», soutient cet avocat de formation. «C'est atroce ce qui se passe, il faudrait que ça soit une leçon», a martelé Mme Bourouis Fatma-Zohra, député FLN. Maître Bouchachi, député du FFS, estime également que l'application de la peine de mort doit faire un débat général. «A quoi sert de prononcer des peines de mort si elles ne sont pas appliquées», s'est-il interrogé en précisant que le projet en question renforce cette peine, sans pour autant imposer son application. La recrudescence des actes de violence, notamment contre les enfants et les nombreux cas d'homicide suivis de crimes pédophiles, a secoué la société civile laquelle multiplie les appels pour l'application de la peine de mort, pour punir les rapts et les assassinats d'enfants. Dans son rapport préliminaire, la commission juridique n'a émis aucun avis sur l'application ou non de la peine de mort. La commission s'est contentée de reprendre le texte de loi. L'âge de la responsabilité criminelle ramené à 10 ans, est un autre point qui a été vivement soulevé par les députés. La plupart d'entre eux ont refusé de ramener l'âge limite de la responsabilité criminelle à 10 ans au lieu de 13 ans actuellement. Les députés comptent faire un barrage à cet article pour protéger l'enfant. «C'est faux, on ne peut pas traîner un enfant de 10 ans devant les tribunaux», estime l'avocat Meftali. «On les voit dans les tribunaux, ce sont des enfants malheureux qui n'ont aucune notion», précise-t-elle. «Un enfant de 10 ans est trop jeune pour assumer», affirme Mme Bourouis qui souligne qu'il y a aussi la responsabilité de l'Etat et des parents qu'il faut relever. Sur ce point, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a expliqué qu'il n'y a aucune loi internationale qui limite l'âge de la responsabilité criminelle. «Plusieurs pays sont partagés sur ce point», a-t-il affirmé. Sur la peine de mort, le ministre soutient que le projet en question renforce les peines contre les kidnappings d'enfants en imposant la prison à perpétuité. Hier, les débats ont été marqués par une forte tension entre les islamistes et les partis majoritaires. Des députés d'El-Islah ont porté la responsabilité de ces fléaux à l'ancien ministre de l'Education M. Benbouzid en l'accusant de massacrer l'école. Le député a même profité de l'occasion pour tirer sur les partisans du 4e mandat. Ce qui a soulevé la réaction des députés du FLN et du RND.