Décidément, rien ne va plus à Nessma TV, le désengagement de son patron Nebil Karoui, de cette chaîne, a créé une grande anarchie dans cette télévision qui avait pourtant des ambitions très importantes. Selon certains médias tunisiens, plusieurs animateurs et présentateurs de la chaîne ont démissionné de leur poste. C'est le cas notamment de Maryem Kada, rédactrice en chef de Nass Nassma, qui a annoncé sur sa page Facebook qu'elle quitte Nessma TV. Elle explique sa décision par le poids grandissant de Borhène Bessaïess dans la chaîne.Elle écrit notamment: Bon je n'avais aucune intention d'en parler, mais je me sens dans l'obligation d'annoncer mon départ de Nessma à partir de lundi. Quand j'apprends que Borhene Bessaïess en a profité pour mettre la main sur Ness Nessma j'ai du mal à me taire. Et je ne regrette aucunement d'avoir quitté la chaîne, d'abord pour ne pas désavouer mes collègues Zied (Al-Héni) et Sofien (Ben Hmida) dont je serai toujours fière, mais surtout pour ne jamais collaborer ou composer d'une manière ou d'une autre avec l'un des criminels de la presse tunisienne.» Commentant son expérience à la chaîne Nessma TV, elle ajoute que c'était une expérience extraordinaire durant laquelle on a bâti une nouvelle ère de la chaîne, pensant à Rim Saidi, Insaf Boughdiri, Jamel Arfaoui, Sofiene Benhmida et d'autres avec qui j'ai savouré l'euphorie du lendemain du 14 janvier. Maryem Kada Ben Yahya avait rejoint Nessma TV en pleine révolution du 14 janvier 2011, et a contribué avec l'équipe qu'elle a citée à donner une autre image de l'information, dans une situation caractérisée par l'instabilité et les changements profonds dans les pratiques et les moeurs politiques. Les démissions en cascade à la chaîne Nessma TV de Sofiene Ben Hamida et Zied El Héni, chroniqueurs de Ness Nessma, Maryem Kada, productrice et rédactrice en chef, et Lina Ben Mhanni, chroniqueuse et conceptrice de la rubrique Saybouna est probablement liées à la dernière émission à laquelle ils ont participé et qui était celle du vendredi 29 novembre 2013, où le débat a tourné autour du Libyen Abdelhakim Belhadj. Les invités sur le plateau étaient ce soir-là, le journaliste d'investigation Ramzi Bettibi et Jamel Saâdaoui, vice-président du parti Al Watan, dont le président n'est autre que Abdelhakim Belhadj. Par ailleurs, un ancien présentateur vedette de la chaîne, Elyes Gharbi a expliqué que l'ingérence directe du propriétaire de la chaîne dans la ligne éditoriale, en imposant de zapper toute information concernant l'affaire Sami Fehri, et notamment lors de l'interview de Noureddine Bhiri, ex-ministre de la Justice et ministre conseiller auprès du chef du gouvernement. Elyes Gharbi s'est dit être provoqué d'une part, par l'intervention du propriétaire de la chaîne à l'oreillette pour lui demander de ne pas faire pression contre le ministre et par une remarque du ministre interviewé lui annonçant que ses orientations sont connues. Deux réactions qu'il a considérées comme dépassement de la ligne rouge qu'il s'était imposée, d'où sa décision de quitter Nessma. Pour l'heure, Nebil Karoui serait bloqué en France pour régler cette histoire de signal. A Alger, la situation est critique, les travailleurs algériens du bureau d'Alger sont invité à négocier leur départ contre une importante indemnité. Et selon certains employés algériens, les Tunisiens qui travaillent pour les trois sociétés des Karoui en Algérie (Interactive qui représente Nessma, Karoui & Karoui et R&gi 7) travaillent en Algérie sans permis de travail. [email protected]