Le monoxyde de carbone fait des ravages Le quartier mythique de Bab el Oued est sous le choc: une famille a été décimée par le gaz. Trois personnes d'une même famille sont décédées asphyxiées par le monoxyde de carbone dans leur habitation cité Omar Khettabi, commune et daïra de Bab El Oued: l'homme âgé de 49 ans, la femme 35 ans et l'enfant 8 ans. Les éléments de la Protection civile ont réussi le miracle de réanimer les trois enfants de cette famille. Contacté par nos soins le colonel Achour a regretté que «malgré la campagne de sensibilisation que nous menons sur tous les fronts, les citoyens ne ventilent pas leurs installations. A Sidi Bel Abès trois autres personnes d'une même famille sont décédées asphyxiées par le monoxyde de carbone dans leurs habitations de même que trois autres incommodées ont été secourues par nos soins à la cité 40 Logements Larbi Ben M'hidi commune de Sidi Bel Abbès: l'homme âgé de 36 ans, la femme 35 ans et une autre femme âgée de 72 ans. Une personne âgée de 54 ans a trouvé la mort à Tébessa dans son habitation au moment où deux autres incommodées ont été secourues par nos secours. A Relizane un autre décès a été enregistré hier en fin de journée alors que trois personnes ont été sauvées de justesse par les éléments de la Protection civile.» Invisible, il agit en silence, la nuit et en hiver, sur des cibles en position allongée. Il ne leur donne aucune chance pour fuir, crier ou demander des secours. Le monoxyde de carbone est un véritable tueur silencieux qui endeuille des centaines de familles algériennes, chaque hiver. Il n'y a pas un jour qui passe sans que des vies ne soient emportées par ce tueur silencieux. Le seul moyen de lutte reste la sensibilisation qui s'est avérée insuffisante jusque-là, car le massacre continue. Samedi dernier, il a failli tuer six personnes à Tissemsilt, avec l'actuelle vague de froid qui traverse le pays. Depuis le 1er janvier dernier, 231 personnes sont mortes en inhalant ce gaz tueur, dégagé par des appareils de chauffage défectueux. Suffisant pour la mise en place d'une véritable «Task force» par les différents ministères (Santé, Intérieur, Commerce, Energie) pour circonscrire ce phénomène, du moins le prévenir et limiter au maximum les risques d'accidents. A Sidi Bel Abbès, Mustapha Benbada avait décliné, au début de ce mois, le plan de bataille de son ministère pour lutter contre ce phénomène qui coûte la vie chaque année en moyenne à plus de 200 personnes, avec une facture très lourde pour la collectivité nationale: hospitalisation de milliers de blessés, surconsommation d'énergie électrique, mobilisation des moyens de la Protection civile et des différents corps de sécurité. L'entrée frauduleuse ou les non-déclarations douanières des appareils de chauffage non-conformes ou de contrefaçon coûtent également énormément au Trésor public. C'est en quelque sorte le nombre élevé de décès à fin septembre dernier, 231 contre 397 en 2012, ainsi que le coût social et économique de ce fléau qui a, cette année, obligé le ministère du Commerce à revoir son plan de bataille contre l'entrée sur le marché national de l'électroménager, d'appareils de chauffage défectueux ou ne répondant pas aux normes. Ce plan de bataille du département de M.Benbada se décline en deux volets: agir en amont en établissant un contrôle rigoureux de la conformité des appareils de chauffage importés et obliger en aval les importateurs et revendeurs de ce type d'appareils à fournir toutes les informations au consommateur.