Début décembre, douze religieuses du couvent de la ville à majorité chrétienne de Maaloula, située à 55 km au nord de Damas, avaient été conduites par des rebelles à Yabroud. Les forces armées syriennes bombardaient violemment hier la périphérie de Yabroud, dernier important bastion des rebelles dans la région stratégique de Qalamoun au nord de Damas où ses forces militaires épaulées par des milices libanaises et irakiennes ont remporté plusieurs succès. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne), Yabroud semble être le prochain objectif de l'armée syrienne. «La prochaine opération dans le Qalamoun sera effectuée probablement à Yabroud, qui est le dernier important bastion aux mains des combattants de l'opposition», a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Il a fait état de «pilonnages par le régime de la périphérie de Yabroud, de la région de Rima et des vergers entourant Nabak». Les forces armées syriennes, ont pris le contrôle de Nabak lundi. «Les religieuses, qui ont été enlevées de Maaloula, se trouvent avec le Front al-Nosra (affilié à Al Qaîda) à Yabroud», a affirmé M.Abdel Rahmane, appelant à les «libérer immédiatement» et à les remettre au Comité international de la Croix rouge (CICR). A Yabroud, où le groupe jihadiste du Front al-Nosra impose son autorité, vit une population mixte musulmane et chrétienne et il s'agit d' «un important fief» des insurgés, selon le chef de l'OSDH. Damas contrôle maintenant les villes de Qara, Deir Atiya et Nabak qui s'alignent toutes sur la route stratégique Damas-Homs. Celle-ci a été fermée depuis 20 jours à cause des combats, mais les autorités se préparent à la rouvrir prochainement. Début décembre, les rebelles ont pris le contrôle de Maaloula et sont toujours présents dans de petits villages du Qalamoun, selon l'OSDH. Les médias syriens avaient annoncé lundi la prise totale de Nabak. Si le régime parvient à reprendre la totalité de la région de Qalamoun, il s'assurerait une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et de Homs. Qalamoun, à la lisière du Liban, a été pendant un an la base-arrière des rebelles qui y faisaient transiter les armes destinées à leurs bastions dans la région de Damas. Dans la province d'Alep, dans le nord du pays, 12 combattants de bataillons islamistes ont été tués lors de combats dans le village de Maskana, a indiqué l'OSDH. Par ailleurs, deux journalistes espagnols ont été kidnappés en septembre par un groupe radical lié à Al Qaîda, a annoncé le quotidien El Mundo. Le journaliste Javier Espinosa et le photographe indépendant Ricardo Garcia se préparaient alors à quitter le pays après deux semaines de reportage sur «les conséquences de la guerre sur les civils» dans la région de Deir Ezzor, dans l'est du pays, selon El Mundo. Ils avaient été kidnappés à un point de contrôle militaire près de la frontière turque. Les ravisseurs sont membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, selon El Mundo. Ces groupes jihadistes comme l'EIIL ou le Front al-Nosra, qui observent une interprétation extrême de l'islam sont montés en puissance dans le conflit ces derniers mois. Lors d'une conférence de presse à Beyrouth, quelques heures après l'annonce du kidnapping des journalistes, la femme de Javier Espinosa a appelé les ravisseurs à les libérer. Elle a indiqué que les deux journalistes s'étaient rendus une dizaines de fois en Syrie pour témoigner du conflit, au péril de leur vie.