Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) revient à la charge sur ses revendications. S'exprimant sur un ton de déception, le Dr Lyes Merabet, président du syndicat Snpsp a annoncé qu'un délai a été accordé à la tutelle jusqu'au 9 janvier 2014, avant de revenir au mouvement de protestation publique. «Nous avons longuement attendu pour que la tutelle prenne en charge la plate-forme de revendications. Mais, malheureusement chaque ministre qui vient, ne sort pas du cadre des promesses», a déploré hier, le Dr Merabet, dans une conférence de presse au siège du syndicat à Alger-centre. Dépendant de la décision du conseil national qui s'est réuni, il y a une semaine à Touggourt dans la wilaya de Ouargla, le retour au mouvement de protestation publique est mûrement réfléchi, dit-il. Revenant sur le retrait de la réunion qui a été tenue avec le ministre de la Santé, le 18 novembre dernier, la délégation du Snpsp n'a pas trouvé mieux que de quitter la salle, afin d'exprimer son désaccord avec la tutelle qui a placé les revendications du Snpsp en seconde position, regrette le président du Snpsp. Axant leurs revendications sur six points essentiels, l'amendement du décret exécutif n° 393/09 du 24 novembre 2009, figure en première position des revendications de ce syndicat, qui dit être marginalisé, même en termes d'activités syndicales, au point de suspendre un des meilleurs délégués actifs dans la wilaya d'El Bayadh, afin de faire taire la voix de ce syndicaliste. Dans le même ordre des revendications, Dr Lyes a souligné qu'un enrichissement de la plate-forme des revendications a été apporté afin de permettre une meilleure prise en charge des préoccupations des médecins et chirurgiens-dentistes, à commencer par l'application de l'article 19 du statut particulier qui permet l'accès automatique au grade de principal et au grade de praticien en chef. Par ailleurs, le conférencier a saisi l'occasion afin de lancer un appel solennel à la tutelle pour remédier à l'absence des seringues dans les hôpitaux. Celles-ci sont indisponibles depuis plus d'un an. «On doit savoir que sans la disponibilité de seringues, on ne peut pas faire de vaccins. Les patients sont contraints de ramener les seringues afin de pouvoir se faire vacciner», a regretté le Dr Merabet, qui a endossé la responsabilité à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), qui n'a pas assuré l'approvisionnement de ce produit au niveau des hôpitaux. Regrettant l'absence d'une politique de santé de manière globale, le conférencier a souligné qu'en l'état actuel des choses, les pouvoirs publics concernés travaillent dans le sens du colmatage des brèches, rien que pour remédier aux urgences. Fustigeant certains responsables au ministère de la Santé qui ne font que profiter de l'instabilité de la situation qui règne dans le secteur de la santé, le Dr Merabet a omis de révéler des noms qui constituent un véritable blocage entre les partenaires sociaux et la tutelle qui a connu le changement de plusieurs ministres à la tête du secteur de la santé, mais aucune avancée n'a été enregistrée dans le développement de ce secteur. Coincés entre les revendications syndicales et les blocages inexpliqués de la tutelle, les malades continuent de s'interroger. «En dehors des visites familiales et de temps en temps des ministres qui viennent à la va-vite, très peu de responsables rendent visite aux malades» a murmuré Belaïd D, dans son lit, avant d'ajouter que personne n'est à l'abri d'une maladie à n'importe quel âge. Mais la véritable maladie, c'est de ne pas pouvoir sortir de ce labyrinthe qui ronge les syndicats et la tutelle. La santé est malade, dit-on.