Le Snpsp n'écarte pas l'éventualité du retour à la protestation si la tutelle ne respecte pas l'échéance fixée, à savoir la fin du mois de mars, pour la satisfaction des revendications socioprofessionnelles. Le syndicat dénonce la pénurie des médicaments et des vaccins. Un sursis de quelques semaines est accordé par le Syndicat national des praticiens de la santé publique, Snpsp, au département de tutelle. C'est ce qu'a annoncé, hier, le président du Snpsp, lors d'un point de presse où il a exposé la situation du secteur de la santé et les résolutions du conseil national extraordinaire qui s'est tenu jeudi. Bien que la satisfaction de la plate-forme de revendications du Snpsp piétine en raison notamment de la non-concrétisation de nombreux engagements pris par le département d'Ould-Abbès, le conseil extraordinaire du syndicat a opté pour la sagesse. “Il y aura du nouveau par rapport à la plate-forme de revendications d'ici la fin du mois de mars, nous a-t-on promis lors de la réunion du 23 février au ministère”, révèle le Dr Lyes Merabet. Et d'expliquer : “Il a été décidé d'attendre l'échéance fixée”. Une échéance, voire un engagement, que le ministère ferait mieux de respecter et de concrétiser pour éviter la montée au créneau des praticiens du secteur public. “Notre position va évoluer dans le cadre d'une protestation”. Le conseil extraordinaire maintenu ouvert sera convoqué à la mi-avril pour évaluer la situation. Connu pour ses engagements verbaux, le ministre de la Santé s'est, une fois de plus, prononcé pour la prise en charge effective des dossiers en suspens. C'est le cas notamment pour le statut particulier qu'Ould-Abbès s'engage “à faire avancer parmi les premiers dès que ce dossier sera ouvert officiellement.” La revendication relative à la promotion automatique après 10 ans d'exercice et l'ouverture de postes pour le 3e grade sera réglée d'ici fin mars. Idem pour les primes de garde et de contagion. La violence, le mauvais accueil et le manque de prestations Lors de son point de presse, le président du Snpsp a abordé la situation du secteur de la santé et les conditions de travail des praticiens et des autres corps de santé. Le Dr Merabet a tenu à dénoncer la violence et l'insécurité qui règnent dans des services des urgences des établissements sanitaires. “La situation a atteint le summum. Nous sommes à la limite ! L'insécurité s'est généralisée et les praticiens sont agressés non seulement verbalement mais aussi par des armes blanches”, regrette le conférencier. Et d'ajouter : “Il faut que les pouvoirs publics prennent des mesures pour assurer la sécurité au sein de ces structures.” En fait, entre la violence et l'agressivité de nombreux patients et les mauvaises conditions de travail du corps médical, il n'y a qu'un fil. Il est vrai que parfois le malade ou son accompagnateur réclame la priorité du fait qu'il soit aux urgences, ce qui n'est pas souvent le cas mais, en général, c'est l'accumulation d'un ensemble de contraintes qui fait monter la tension. Cela va du mauvais accueil, à la pénurie de médicaments et de moyens vitaux… À ce propos, le Snpsp ne comprend pas pourquoi les vaccins sont introuvables dans les structures publiques alors qu'ils sont disponibles chez le privé moyennant 2 000 DA ! Paiement des cotisations ou fin de fonction ! “Les praticiens ne sont concernés que par le paiement des cotisations à partir de 2006”, a soutenu le Dr Merabet qui a révélé que des médecins ont été sommés de payer les cotisations depuis 1989 pour s'inscrire au conseil de déontologie médicale sous peine de voir leur contrat de travail rompu. Ceci alors que les élections de 1989 ont été annulées une année après car entachées d'irrégularités. “Cette situation va aboutir à un conflit”, avertit le Dr Merabet. Et de rendre un hommage aux différents corps médicaux qui étaient mobilisés pendant les dernières intempéries à travers tout le pays au même titre que d'autres secteurs qui ont été portés au-devant de la scène. M B