Les Maliens ont commencé à voter dimanche pour le second tour des législatives, au lendemain d'un attentat meurtrier qui a tué deux Casques bleus sénégalais de l'ONU à Kidal, dans le nord-est. Très peu d'électeurs étaient présents à l'ouverture des bureaux de vote à Bamako, a constaté un journaliste, ce qui fait craindre un faible taux de participation à ce scrutin qui doit parachever le retour à l'ordre constitutionnel, après le coup d'Etat de mars 2012 qui avait plongé le Mali dans le chaos. Au premier tour, le taux de participation avait été nettement plus faible qu'à la présidentielle de l'été - 38,6% contre 48,9% - et risquait de baisser encore dimanche, selon les observateurs. La campagne électorale a été encore plus terne que celle du premier tour. Quelque 6,5 millions de Maliens sont appelés à participer à cette dernière étape d'un processus électoral qui, après la présidentielle remportée le 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), doit sceller le retour à l'ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat ayant précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes jihadistes. Ces groupes liés à Al-Qaïda ont été affaiblis par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier et toujours en cours, mais ils restent actifs, comme l'illustre l'attentat à la voiture piégée commis samedi à Kidal. Un véhicule bourré d'explosifs a foncé sur la Banque malienne de solidarité (BMS) gardée par des soldats maliens et d'autres Africains appartenant à la force de l'ONU au Mali, la Minusma. Deux soldats sénégalais ont été tués, trois autres Casques bleus et deux soldats maliens grièvement blessés.