Le président de la République sahraouie a affirmé samedi à Alger que la drogue en provenance du Maroc finance le crime organisé, le terrorisme et «menace la paix et la stabilité dans la région». Les déclarations du secrétaire général du Front Polisario vont plus loin que ce que les rapports de l'Organisation des Nations unies et du département d'Etat américain avaient souligné. Le Maroc n'est pas seulement le premier producteur de cannabis. Le président de la République sahraouie a affirmé samedi à Alger que la drogue en provenance du Maroc finance le crime organisé et le terrorisme et représente une menace pour «la paix et la stabilité dans la région». Les narcotiques marocains «contribuent directement et activement à la formation, l'encouragement et le financement du crime organisé et des groupes terroristes dans la région», a indiqué Mohamed Abdelaziz lors de l'ouverture des travaux de la 4e Conférence internationale sur «le droit des peuples à la résistance». Quelles en sont les conséquences? «L'afflux de ces toxines dans toutes les régions est devenu une grave menace pour les peuples de la région, menaçant par là la destruction des jeunes et hypothéquant leur avenir», a amèrement noté le Président sahraoui. Est-ce le seul fléau qui guette le Maghreb et les pays du Sahel? La paix et la stabilité dans la région sont également menacées par «un danger réel et imminent en raison de la politique expansionniste coloniale du Maroc qui ne reconnaît pas les frontières internationales et qui trace des cartes et des limites élastiques en dehors de la loi, attaque les voisins et occupe leur terre pour y faire des ravages et y semer la désolation» a-t-il ajouté. Une allusion directe aux propos de Hamid Chabat, SG de l'Istiqlal (seconde force politique marocaine) qui avait revendiqué une partie des territoires algériens (Béchar, Tindouf: lire L'Expression du 4 mai 2013) et à l'occupation sauvage du Sahara occidental par le Maroc, tout en rappelant au passage le tristement premier rang mondial occupé par notre voisin de l'Ouest. Un classement attesté par l'Organisation des Nations unies. Le Maroc demeure le «principal producteur et fournisseur mondial de haschich (résine de cannabis), dont la production est destinée principalement aux marchés européen, et africain», avait signalé le rapport mondial 2013 sur les drogues présenté le 28 juin de la même année, devant la commission des stupéfiants de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale contre le trafic et l'abus de drogues, par le directeur de l'Onudc, Youri Fedotov, «la corruption de la police et le laxisme tacite dans l'application des lois contre ce fléau demeurent un problème au Maroc», avait dénoncé, de son côté, un document du département d'Etat américain publié le 12 mars 2013. Lors d'une conférence qu'il avait animée à l'occasion de l'université d'été (2013) des cadres du Polisario qui s'est tenue à Boumerdès (une quarantaine de km à l'est d'Alger), le spécialiste des affaires de sécurité, Omar Benjana avait prévenu: «Le fléau des stupéfiants qui cible les peuples de la région maghrébine et du Sahel africain s'avère plus dangereux que par le passé, en raison de la situation de crise et d'instabilité que connaît la région». Pourquoi? «A cause de l'alliance des barons du trafic de drogue produite dans le Royaume du Maroc avec les groupes terroristes», avait souligné l'expert algérien. Les tonnes de cannabis déversées à travers le territoire national à partir du Maroc certifient ce constat. La côte d'alerte désormais atteint son niveau maximal...