«Les Etats-Unis sont impliqués en Afrique pour le long terme.» La coopération entre Alger et Washington en matière de lutte antiterroriste s'est renforcée depuis les attentats du 11 septembre 2001. Favorables à une coopération sécuritaire régionale, notamment avec des pays du Maghreb et du Sahel pour lutter contre ce qu'ils appellent les «réseaux d'Al Qaîda» les Etats-Unis ont, rappelons-le, lancé en 2003 un programme de coopération policier et militaire en Afrique baptisé Initiative Pan-Sahel. Un plan coordonné par le général Charles Wald, et qui témoigne de l'intérêt grandissant de l'Administration Bush pour les pays sahariens : Mali, Niger, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Maroc et Libye. La stratégie des Américains est claire : il s'agit de trouver des partenaires, «ne pouvant pas être partout à la fois et faire tout eux-mêmes», avait récemment déclaré le général Wald. Il est clair que l'implication de terroristes maghrébins dans les attentats du 11 mars dernier à Madrid appelle à une approche «plus préventive, plus coordonnée et plus multilatérale au problème du terrorisme en Afrique», estime l'administration américaine. Une coordination perceptible à travers la rencontre qui a réuni récemment à Stuttgart les plus hauts responsables de la Défense des huit pays africains et des militaires américains de haut rang. Dans son édition d'hier, le journal américain Boston Globe relayant les propos du général James Jones, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe, estime que «les Etats-Unis sont impliqués en Afrique pour le long terme». Ce qui laisse supposer que l'éventualité de l'installation d'une base militaire dans la zone sahélo-saharienne n'est pas à écarter, même si l'ambassade des Etats-Unis à Alger avait formellement démenti ces «rumeurs». Le redéploiement des forces américaines en Afrique subsaharienne, indique le général Charles Wald «entre dans le cadre d'un effort global des militaires américains pour réorienter l'utilisation de leurs ressources et s'élargir à de nouveaux alliés afin de lutter de manière plus efficace contre le terrorisme». Rappelons que ce n'est pas la première fois que les Américains s'impliquent dans l'action de lutte contre les groupes terroristes en Afrique. L'anéantissement d'un important groupe du GSPC dans la région en janvier dernier, renseigne on ne peut plus clairement, sur le rôle de la coopération entre Etats dans le cadre de la lutte antiterroriste. Par ailleurs, la multiplication de campagnes de sensibilisation autour du projet américain de traque des réseaux Al Qaîda, à travers les conférences-débats animées par des experts américains est un autre élément qui renseigne sur les visées géostratégiques des Etats-Unis dans la région.