Poignée de main entre Khaled Bin Mohamed Al-Attia et Ramtane Lamamra Contrairement à la partie technique, les travaux de réalisation de ce projet seront lancés, selon le ministre de l'Industrie, dans les prochaines semaines. C'est enfin le bout du tunnel. Le projet du complexe sidérurgique de Bellara verra enfin le jour. Un accord définitif a été signé hier entre l'Algérie et le Qatar. «Nous venons de signer l'accord définitif de partenariat pour concrétiser le projet sidérurgique de Bellara», a annoncé Ramtane Lamamra en présence du ministre de l'Industrie, Amara Benyounès lors d'une conférence qu'il a animée conjointement, hier, avec son homologue qatari Khaled Bin Mohamed Al-Attia, au niveau de son département. M.Benyounès a déclaré que l'entreprise algérienne Sider et Qatar Steel ont procédé à la signature de manière «officielle et définitive d'un accord de partenariat pour la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la région de Bellara à Jijel.» M.Benyounès a ajouté que «l'aboutissement de cet accord dénote la très forte volonté politique de l'Algérie et du Qatar et la grande confiance qui anime les deux parties». «Le projet de Bellara constitue un premier jalon d'un partenariat stratégique entre les deux pays dans le domaine économique», a relevé le ministre. Ce vieux projet a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Les négociations entre les parties algérienne et qatarie, ont duré plus de deux ans, au point qu'on croyait qu'il était remis aux calendes grecques. Sur ce point justement, le ministre de l'industrie a tenu à rassurer que ce projet n'a été confronté à aucun problème ni «aucune entrave». M.Benyouès estime qu'il est tout à fait normal que les négociations aient pris du temps pour la concrétisation de ce projet. Contrairement à la partie technique, les travaux de réalisation de ce projet seront lancés, selon le ministre, dans les prochaines semaines. Le premier responsable du secteur a avancé que la capacité de production de ce projet «important et stratégique» sera de 4,2 millions de tonnes/an. A propos de la réalisation de la base logistique de Larbaâtache (Boumerdès), le cadre du partenariat algéro-qatari, le ministre a annoncé que les travaux seront lancés «prochainement». De son côté, le ministre qatari des Affaires étrangères Khaled Bin Mohamed El- Attia a qualifié la signature de cet accord de partenariat «très important», saluant les efforts déployés par les deux pays pour aboutir à ce résultat. «L'objectif de ce projet stratégique est de renforcer les projets de complémentarité entre les deux pays», a ajouté le ministre qatari. Pour un coût de réalisation estimé à plus de 2 milliards de dollars, ce complexe produira dans une première étape 2 millions de tonnes d'acier par an. Son entrée en production est prévue en 2017 avec une augmentation progressive pour atteindre 5 millions/t selon les termes de l'accord signé par les partenaires, avait déclaré M. Benyounès au début du mois de décembre. Il y a lieu de rappeler que le capital du complexe sera détenu à 51% par l'entreprise Sider et le Fonds national d'investissement et à 49% par Qatar international un joint-venture entre Qatar Steel et Qatar Mining. Ligue arabe Le message de Lamamra au Qatar L'Algérie veut insuffler une nouvelle mission à la Ligue des pays arabes. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamr a plaidé pour une véritable Ligue arabe qui sera en mesure de trouver des solutions entre les pays voisins sans arriver à des crises. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec son homologue qatari, Khaled Bin Mohamed Al Attia, M. Lamamra a saisi l'occasion pour transmettre le message aux pays du Golfe qui chapeautent les commandes de la Ligue arabe. «L'Algérie aspire à ce que la Ligue arabe joue pleinement son rôle dans le règlement des crises entre les pays frères», a-t-il affirmé, tout en réitérant que l'Algérie oeuvre au renforcement du rôle de la Ligue arabe qu'elle considère comme la maison des pays arabes. Le Printemps arabe et la situation de crise que traversent plusieurs pays de la région ont démontré sérieusement l'absence de cette organisation. Sur le dossier syrien, Lamamra a affirmé que l'Algérie soutient les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, pour trouver une solution politique qui mettra fin au conflit. De son côté, le ministre qatari a estimé qu'il n'y a pas de divergence entre l'Algérie et le Qatar et que ce dossier est sous la tutelle de la Ligue arabe.