Bangui, malgré l'absence de tirs dimanche, présente le visage d'une ville dévastée par des semaines de violences meurtrières. L'Unicef a recensé 55 sites de déplacés dans la capitale centrafricaine, où s'entassent, dans des conditions sanitaires désastreuses, 370.000 personnes hommes, femmes, enfants. Il s'agit de gens de la ville, qui compte 800.000 habitants, mais aussi de Centrafricains venus de province en espérant trouver un peu de tranquillité à Bangui. Autour de l'aéroport, zone sécurisée par les soldats français de l'opération Sangaris et ceux de la force africaine (Misca), ils sont environ 100.000, selon des estimations de responsables humanitaires, vivant sous des tentes de fortune, dormant à même le sol. Chrétiens pour l'immense majorité, ils sont venus se placer sous la protection des militaires français pour échapper aux exactions des ex-rebelles majoritairement musulmans de la Séléka. De leur côté, les civils musulmans, centrafricains mais surtout tchadiens, fuient la ville par peur des milices chrétiennes.