L'Algérie semble toujours seule dans la lutte contre le terrorisme Il cite le cas de la Somalie où les troupes ougandaises ont été transportées par l'Armée nationale populaire (ANP), sur instruction du Président Bouteflika. Le ministre des Affaires étrangère, Ramtane Lamamra, s'est exprimé à coeur ouvert sur la question sécuritaire avec des propos bien définis pour dire, notamment «bien que le terrorisme au Sahel est en recul du point de vue stratégique, sa menace est cependant omniprésente». Le chef de la diplomatie algérienne a appelé, dans ce contexte même, mercredi dernier depuis le plateau de Canal Algérie lors de l'émission Sur le fil, les pays africains à consentir des sacrifices, notamment financiers dans la lutte contre ce phénomène qui s'est imposé à la communauté internationale. De ses propos, l'on retient également «du point de vue stratégique, et même si l'on se réfère à Al Qaîda en tant que maison-mère et non à ses filiales, le terrorisme est en déclin et en recul au Sahel, cela est incontestable». Pour le ministre des Affaires étrangères qui a multiplié ses sorties médiatiques sur la question sécuritaire «le rôle actuel des pays africains était de s'organiser et de consentir des sacrifices afin que la contribution de la communauté internationale se réduise à un apport en matière technologique, de renseignement et de formation». De son point de vue «la lutte contre le terrorisme au Sahel s'impose, à présent, à la communauté internationale et que ce phénomène ne se réduit plus à un phénomène isolé et comporte des ramifications en termes de systèmes de financement, de sécurité des frontières, de documents de voyage, de réseaux, de trafic de narcotique et d'utilisation d'immigration clandestine». Le ministre qui possède une grande connaissance du dossier, ne manquera pas d'avertir que «le terrorisme au Sahel menace la paix et la sécurité internationales, les Etats concernés sont mis en demeure de mettre en synergie l'ensemble des institutions pour contribuer à la lutte et la prévention contre le terrorisme qui ne devraient pas relever uniquement du domaine de la diplomatie et de la défense». Outre la coopération régionale et internationale à travers la mise en place de dispositifs et autres mécanismes à même d'opérationnaliser l'architecture africaine de paix et de sécurité dans la région, le diplomate évoque dans ses propos «l'importance d'une mobilisation d'autres services et structures des Etats qui concernent en majeure partie les secteurs des finances». Interpellé sur la question des interventions militaires étrangères au Mali et la République centreafricaine, le ministre qui domine son sujet estime que «lorsque une intervention est sollicitée par le gouvernement en place et soutenue par l'Union africaine, nous ne pouvons pas dire qu'il faut à tout prix décourager une telle intervention quitte à ce que les conséquences soient insupportables». Il a relevé que l'Afrique ne manquait pas de troupes «lorsque tous les Etats membres de l'UA accepteront de consentir des sacrifices, financiers notamment, mais également en termes de moyens logistiques et de mobilité stratégique», donc tout devient dans la logique que les Etats d'Afrique sont capables de se prendre en charge et à ce sujet, l'hôte de Canal Algérie cite l'exemple en termes de coopération, «le cas de la Somalie où les troupes ougandaises ont été transportées par l'Armée nationale populaire (ANP), sur instruction du Président Bouteflika, pour instaurer la paix dans ce pays». Lamamra ne manquera pas de revenir sur la menace terroriste internationale dans ses propos pour rappeler avant tout que «l'Algérie combattait seule le terrorisme et que beaucoup se complaisaient dans une manière de décrire la situation qui était tout à fait hors de propos et de proportions avec les défis que l'Algérie surmontait par ses propres moyens». L'invité de la chaîne de télévision algérienne conclut avec des propos percutants en soulignant: «Je me souviens de ceux qui se référaient à la situation en Algérie comme étant de la violence politique plutôt que d'appeler les choses par leur nom et de parler de terrorisme. Cela a été fait délibérément pour diminuer de la valeur de ce que l'Algérie faisait de ce point de vue pour elle-même comme pour tout le reste de la communauté internationale.» L'Algérie semble toujours seule dans cette lutte en l'absence d'une bonne volonté des Etats prétendument engagés dans la lutte antiterroriste.