Le Premier ministre poursuit ses visites dans les différentes wilayas et fait de la stabilité son principal slogan de campagne. Les visites effectuées par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans les différentes wilayas du pays sont devenues de véritables aubaines pour les partisans d'un 4e mandat du chef de l'Etat. Ainsi, sa tournée, hier, dans la wilaya de Blida n'a pas dérogé à la règle bien instaurée depuis déjà quelques mois. C'est lors de la rencontre avec les représentants de la société civile qui s'est transformée en meeting électoral que la messe a été dite. Et comme de tradition, c'est le président de l'APW de Blida qui s'est chargé d'appeler le Président Bouteflika à briguer un autre mandat. «Nous demandons au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à se porter candidat pour un quatrième mandat en vue de poursuivre son oeuvre», a-t-il lancé, après avoir fait un bilan, «très positif» du règne de Bouteflika. Cet appel a enflammé la salle de conférences de la wilaya, à moitié vide. Toute l'assistance, nourrissant la salle d'applaudissements, s'est mise en position debout, y compris le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le wali de Blida. Pour sa part, le wali a dressé, dans son intervention, un bilan «irréprochable» des réalisations enregistrées dans sa wilaya depuis 1999, année de l'installation de Bouteflika à la tête de l'Etat. Etant représentant de l'administration qui prétend jouer la neutralité, le wali n'a pas plaidé d'une manière franche pour le 4e mandat, mais ce qui est entre les lignes de son discours le laisse entendre. Stabilité: premier slogan de campagne Le Premier ministre qui est intervenu juste après le wali a rappelé que les Algériens sont à la veille de l'élection présidentielle du mois d'avril prochain. Il a appelé à l'esprit de responsabilité, soutenant que la stabilité est le seul choix et issue pour l'Algérie. Son discours prononcé devant les représentants de la société civile de Blida a été justement axé en grande partie sur ce point. «Lorsque nous venons à Blida, il faut parler d'abord de la paix car les citoyens de cette wilaya ont connu les affres du terrorisme durant les années 1990», a-t-il indiqué. Il ajoute juste après que «quand le moudjahid et président de la République, Abdelaziz Bouteflika a proposé la Réconciliation nationale, il savait que sans la paix et la stabilité, aucun développement ne peut être réalisé». Cela avant de féliciter les habitants de la wilaya de Blida qui ont adopté le projet malgré toutes les souffrances qu'ils avaient endurées durant la décennie noire. Il faut dire que les partisans du 4e mandat, entouré de flou et d'incertitude, construisent leur argumentaire sur la stabilité acquise, selon eux, grâce à la Réconciliation nationale. Pour M. Sellal, les plans de développement lancés depuis l'année 2000 ont permis de rattraper le retard causé par les années du terrorisme dans plusieurs domaines. L'orateur a exprimé l'engagement de son gouvernement à poursuivre le travail pour la prise en charge du problème du logement et de régler les problèmes des secteurs de l'éducation et de la santé. Il a souligné que «la stabilité sera le socle sur lequel l'Algérie du XXIe siècle sera construite». En parallèle, il a appelé les autorités locales à ouvrir les portes aux citoyens pour exprimer leurs doléances et les impliquer dans la gestion des affaires de la cité. L'Etat défendra ses cadres Dans le même discours, le Premier ministre a défendu les cadres de l'Etat, assurant quant à leur protection quel que soit leur rang: «L'Etat est déterminé à protéger ses cadres, mais je leur demande de travailler dans le cadre des lois de la République et nous serons à côté de tout cadre qui serait touché», a-t-il rassuré, tout en soulignant que la lutte contre la corruption qui s'est banalisée ces dernières années se poursuivra. Sur le plan économique, M. Sellal a annoncé que les groupes de travail issus de la dernière tripartite présenteront bientôt leurs propositions. Il a évoqué, dans ce contexte, l'élaboration d'un pacte national économique et social, la contribution du Fonds national d'investissement (FNI) au financement de l'économie, la protection de la production nationale et l'amélioration du climat des affaires sans distinction entre les secteurs public et privé.