Le Mawlid Ennabaoui Echarif a été fastueusement célébré cette année à Béjaïa. Cette date a été marquée par des activités folkloriques et les pétards avec leurs odeurs et vacarmes. Plusieurs associations et structures religieuses ont, en effet, été de la partie pour faire de cette date un moment d'enseignement, de partage et de fête. Conférences sur le parcours du Prophète (Qsssl), remise des prix aux lauréats du concours de récitation du Coran, sacrifice de boeufs dans les villages et visites des malades dans les hôpitaux. Autant d'éléments qui ont marqué la journée d'hier alors que durant toute la nuit, les balcons des immeubles étaient éclairés par des bougies et autres artifices de lumière illustrant tout l'intérêt accordé par les habitants. Un scénario qui se répète en dépit des mesures draconiennes prises par les service de police et des Douanes. La célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif s'est singularisée par le retour en force des pétards. Bien qu'interdits à la vente, les produits pyrotechniques étaient disponibles en grande quantité dans les rues et marchés de Béjaïa. Le marché était encore florissant illustrant non seulement tout le laxisme des autorités aussi bien celles chargées de surveiller les frontières, que celles du contrôle des marchés. Importés frauduleusement, ces produits sont écoulés par des commerçants qui s'inventent ce métier dès l'approche de cette date symbole des musulmans en raison des gains énormes qu'il procure. Hier, les différents produits pyrotechniques étaient bien présents. La nuit du Mawlid Ennabaoui était assourdissante. Chaque détonation indiquait à elle seule la force des pétards et l'on comprend tous les risques encourus dans leur utilisation. Durant les journées de lundi et d'hier, les bambins n'avaient d'yeux que pour ces produits allant d'une combine à une autre pour faire le maximum de bruit. C'est le cas de celles produites par des pétards placés sous des bidons usagés. Le fléau a incontestablement la peau dure à Béjaïa. En dépit des nombreuses réclamations citoyennes et des accidents ayant fait des victimes handicapées à vie, les explosifs sont omniprésents ces jours-ci. Leur usage est tel que même les automobilistes sont contraints de rouler les vitres fermées pour éviter tous risques. Même les piétons vaquant à leurs occupations ont peur de voir exploser près d'eux un produit pyrotechnique. Si jusque-là aucun incident n'a été signalé, le risque demeure présent aujourd'hui avec la reprise des cours. Les enseignants et les surveillants des établissements scolaires auront, comme de coutume, fort à faire avec les élèves qui ne s'empêcheront pas de «jouer» avec les pétards.