Le président de l'APN La déstabilisation de cette institution pour des desseins occultes est liée à l'échéance présidentielle, selon plusieurs observateurs. Les règlements de comptes politiques qui s'exacerbent en ces moments de grandes manoeuvres et dont les enjeux semblent à la fois personnels et claniques, ont déteint sur la chambre basse du Parlement. Une campagne désobligeante qui ne dit pas son nom cible, ces jours-ci, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa. Un membre du bureau politique du FLN, ne cesse de déplorer l'absence du président de l'APN au fameux show de Saâdani. A priori, cette critique au vitriol aurait été acceptable si l'on ignorait que le proche de l'auteur de ce reproche, chef de protocole à l'APN, figurait sur la liste des départs à la retraite conformément à l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cette circulaire est relative à la retraite obligatoire pour toute personne qui a atteint l'âge officiel prévu dans la loi du travail 90-1. Se croyant au-dessus de la loi, ce dernier voudrait faire pression sur le deuxième homme de l'Etat pour se maintenir à son poste. Pour ce faire, les quelques chauffeurs de L'APN (une institution qui compte environ 800 agents et fonctionnaires dans son effectif), ont été encouragés récemment en vue d'improviser un sit-in à l'intérieur de l'institution du boulevard Zighoud Youcef. Cette action que rien ne justifie, d'autant plus intervenant en plein dialogue entamé par la direction avec le collectif des travailleurs, a suscité l'étonnement et les interrogations de l'administration et des fonctionnaires. Cette ligne de démarcation au sein de la maison FLN n'est pas la seule. Alors qu'en poursuivant l'exécution de sa feuille de route, Saâdani persiste dans ses attaques contre l'institution militaire et les services de renseignements (DRS). Une institution à laquelle rend hommage M.Ould Khelifa. L'éventuelle candidature de Abdelmalek Sellal à la présidence de la République et l'appui dont il dispose au sein du FLN, suscite également des résistances farouches parmi le groupe de Saâdani. On s'efforce de faire croire que Ould Khelifa est contre Saâdani, donc contre le chef de l'Etat. Ce qui est totalement faux selon notre source qui rappelle que lors d'un déjeuner débat à l'hôtel El Aurassi, organisé par Saâdani, le président de l'APN a souligné le soutien du FLN à son président d'honneur, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika, qui lui a «donné la crédibilité et la présence dont jouit le FLN actuellement et a fait de lui, la première force politique du pays, dans la pluralité». Par conséquent, la volonté de semer la discorde au sein de la chambre basse du Parlement par certains membres du BP de Saâdani va crescendo ces derniers temps. «Elle est motivée par des considérations régionalistes et claniques», déplorent plusieurs membres du comité central. Les parlementaires qui vouent dans leur quasi-majorité du respect et de la reconnaissance au président de l'APN, s'accordent à dire que l'ancien président du Haut Conseil de la langue arabe est un homme sage, rassembleur et d'une compétence insoupçonnable qui de surcroît refuse de pêcher dans les eaux troubles. D'autre part, des cadres du FLN affirment que «certaines parties veulent pousser Mohamed Larbi Ould Khelifa vers la démission». La déstabilisation de cette institution pour des desseins occultes est «liée en évidence à l'échéance présidentielle», selon plusieurs observateurs. Connu pour sa «neutralité», Ould Khelifa refuse de s'immiscer dans des conflits qui sont légion au sein de l'ex-parti unique.