«La marge d'expression» du nouveau patron du FLN semble se rétrécir A l'issue d'une rencontre avec l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, Saâdani est resté «motus bouche cousue». Le secrétaire général du FLN, boude les journalistes. «Je ne fais aucune déclaration», dixit le nouveau leader du FLN. Plébiscité en fin août dernier à la tête du FLN, Saâdani n'en finit pas d'étonner son monde. A l'issue d'une rencontre tenue, hier, au siège du parti à Hydra, avec l'ambassadeur de France en Algérie, M.André Parant, accompagné par sa conseillère politique, il a répugné à se confier aux médias. La réaction de Saâdani qui semble s'imposer subitement un exercice de sevrage en communication, tranche avec ses longs entretiens accordés récemment aux agences et chaînes TV étrangères puis aux médias nationaux. «La marge d'expression» du nouveau patron du FLN, semble se rétrécir comme une peau de chagrin depuis qu'il s'est fait bavard et prolixe en déclarations tonitruantes ciblant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le département du renseignement et de la sécurité (DRS). Non seulement qu'il serait rappelé à l'ordre mais Saâdani donnait, hier, l'impression de quelqu'un qui n'a pas eu le feu vert préalable pour se prononcer. L'ex-président de l' APN est resté «motus bouche cousue» face aux questions de nombreux journalistes présents. Le secrétaire général du FLN, a refusé de parler même du contenu d'une longue discussion de plus d'une heure avec M.Parant. Porte-voix d'une puissance invisible, il semble qu'il n'a plus les coudées franches jusqu'à nouvel ordre. Saâdani a montré un activisme immodéré en cette période de pré-campagne électorale. Depuis sa venue à la tête du vieux parti, il multiplie des initiatives pour réactiver les réseaux de soutien au 4e mandat pour le président de la République avant même que le chef de l'Etat ne se prononce officiellement sur ses intentions. Amar Saâdani, qui s'est déjà lancé dans la campagne électorale, a refusé de confirmer si l'échéance présidentielle de 2014 a été évoquée avec l'ambassadeur français. «Je n'ai rien à confirmer ou à infirmer», a-t-il martelé en s'engouffrant dans son cabinet pour éluder les questions de la presse. Il est à noter également, que la même attitude a été arborée par Saâdani lors de sa rencontre avec la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune. Il a voulu circonscrire les questions des journalistes au seul cadre de la rencontre. Cependant, aussi paradoxal et sélectif que cela puisse paraître, un long entretien de Saâdani a été publié le 3 novembre dernier sur un journal électronique. En outre, depuis quelque temps, Saâdani est hors champ. Il est complètement injoignable par téléphone. Ses dernières déclarations ont soulevé un tollé au sein de son parti. Pas plus loin qu'avant-hier, le coordinateur du mouvement de redressement, M.Abada et M.Belayat, le coordinateur du bureau politique ont affirmé que Saâdani ne dispose plus de majorité au sein du comité central. Pas moins de 130 membres de cette instance ont rejoint les deux coordinateurs qui revendiquent le boycott de la session du CC du 16 novembre prochain. Présent, hier, au siège du FLN, le vice-président de l'APN, Djemaï dira que c'est plutôt l'ambassadeur français qui a refusé de tenir une conférence de presse conjointe. Le chef de cabinet de Saâdani, M. Saâd Eddin indique pour sa part que les médias ont été invités juste pour prendre des photos.