Les Algerian Music Award ont été enfin créés et ont entamé leur baptême du feu jeudi à la salle Ibn Khaldoun. Les victoires de la musique algérienne sont les seules récompenses qui ont échappé au génie de HHC, qui avait créé les Fennecs d'or de la télévision et le festival arabe du cinéma. Et c'était à un autre génie, Mourad Ouadahi, le jeune directeur de Jil FM, d'y penser. La radio qui monte, qui a adopté à l'algérienne les NRJ Music Awards, créés en 2000 par la station de radio NRJ en partenariat avec la chaîne de télévision TF1. D'ailleurs, Jil FM s'inspire beaucoup de la radio française NRJ, dans ses jingles et dans sa vision. Mais contrairement à NRJ qui est une radio privée indépendante, Jil FM dépend de la Radio nationale et du holding de la communication. En réalité, c'est Mourad Ouadahi qui aurait dû être sur le podium pour remettre le dernier prix, mais bon, il a fait ça pour l'Algérie et surtout pour la jeunesse algérienne. C'est pour cette raison essentielle que cet événement, c'est Algerian Music Awards et non Jil Music Awards. Mais au-delà du volet politique de cette 1ère édition des Algerian Music Award, des couacs techniques du direct de la soirée réalisé par Farid Moussa ou des fausses notes de Mohsen, qui prend une chanson chenouie pour une chanson... chinoise. C'est l'exclusion de certains artistes qui a posé réellement problème. Les organisateurs des Algerian Music Award ont sélectionné les artistes éligibles à cette récompense des chansons qui sont les plus diffusées sur Jil FM. Ainsi, plusieurs grands artistes algériens ont été écartés en raison d'un vice de forme: ils sont produit par des éditeurs étrangers. Il en est ainsi de Khaled, Chérifa Alouna, Mami ou encore Linda Thalie. Et pourtant, les albums de ces artistes sont systématiquement piratés en Algérie. De plus, Khaled aurait mieux accompagné l'élégant Safy Boutella que Rachid Taha, venu éméché à une soirée musicale algérienne. A cela s'ajoute l'exclusion de la vedette incontestée de la chanson kabyle moderne Allaoua. Mais le plus grand absent de cette soirée, c'est le Rap, et plus particulièrement de Lotfi Double Canon. Même si on devine facilement les raisons de son exclusion, cela n'excuse pas celle d'autres groupes de rap qui ont fait sensation durant l'année 2013, comme Mister Ab. Dès la fin de cette première édition, une polémique a déjà éclaté. Padidou, le label dominant sur le marché algérien dénonce l'organisation de l'événement Algerian Music Awards et s'est s'interrogé pourquoi il n'a pas été consulté et écarté complètement de cette célébration de la musique algérienne. Il a affirmé que 80% des artistes nominés sont produits par cette maison d'édition et détient les chiffres et informations clés concernant la commercialisation de leurs albums. L'éditeur affirme sur sa page Facebook que seulement quelques artistes révélés dernièrement sont nominés et qu'un genre de musique très restreint a été présenté. C'est vrai que plusieurs artistes talentueux n'ont pas été associés par cette compétition, c'est le cas notamment du groupe Caméléon de Lila Borsali... L'autre grande polémique qui risque de faire du bruit, c'est le Prix accordé à Kader Japonais qui décroche le titre avec une chanson qui ne lui appartient pas surtout que ce dernier a été rajouté à la dernière minute dans la liste des nominés. Mais au-delà de cette polémique, il faut saluer cette initiative culturelle née du génie d'un responsable d'une radio montante qui voit la jeunesse algérienne du bon angle. [email protected]