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Plus de 4000 biographies recensées
PRESENTATION DE LE DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE DES ARTISTES ALGERIENS (1896-2013)
Publié dans L'Expression le 20 - 01 - 2014

«Vous êtes la profondeur stratégique de l'Algérie. Il faut dépasser la logique d'assistanat par l'état. Il ne faut compter que sur vous-mêmes» a déclaré l'auteur de ce précieux ouvrage, Mansour Abrous, à l'adresse des artistes plasticiens...
Mansour Abrous, diplômé de psychologie et d'esthétique, actuellement chargé de mission Culture à la ville de Paris à présenté samedi dernier au sein de l'Institut français d'Alger son nouvel ouvrage des plus importants à savoir Le dictionnaire biographique des artistes algériens (1896-2013): objet, conception, usages et devenir, une révolution en soi, car représentant un véritable et précieux outil pédagogique et culturel qui permettrait aux lecteurs, artistes plasticiens et chercheurs universitaires d'avoir une vision globale de la mémoire des arts visuels en Algérie en se faisant accompagner en termes de logistique intellectuelle et d'analyse prospective, le champ des arts plastiques en Algérie, comme une preuve tangible d'une traçabilité effective de l'histoire de l'Algérien donc par le prisme des arts plastiques.
En effet, cela fait une vingtaine d'années que Mansour Abrous travaille avec acharnement à construire des outils de collecte d'informations et de production de savoirs dans le domaine des arts visuels. Il a déjà publié un dictionnaire des artistes algériens, un répertoire bibliographique, et diffuse annuellement un annuaire des arts visuels algériens. Ces documents tentent de présenter, d'après l'auteur, «une vision d'ensemble de la mémoire humaine des arts visuels». Mansour Abrous a ainsi fixé un inventaire des créateurs nationaux, plus de 4000 biographies: bédéiste, calligraphe, caricaturiste, céramiste, décorateur, designer, dessinateur, enlumineur, graveur, illustrateur, infographe, miniaturiste, peintre, photographe, sculpteur, vidéaste. Cet outil dictionnaire tentera, tout en rassemblant aux côtés des artistes autochtones, la communauté artistique algérienne à l'étranger, de créer un outil «central» et «centralisé» d'information et de savoir, constituer un socle «a minima» de connaissances pour impliquer davantage les universitaires à prospecter ce champ de la connaissance et créer une première base de données, en coproduction et en concertation avec les artistes. Aussi, nous a-t-il confié en aparté: «Je l'ai voulu exhaustif à partir d'un moment car il me semblait qu'il y ait trois injustices en Algérie il avait une domination des artistes plasticiens algériens sur les praticiens d'art musulmans, il y avait une injustice entre les professionnels et les autodidactes, et enfin cette discrimination géographique entre ceux qui habitent les grandes villes et ceux qui étaient dans le reste de l'Algérie. Je l'ai voulu exhaustif pour réparer cette injustice. Quand on est dans l'exhaustivité, on pêche aussi par un manque de fiabilité.
C'est-à-dire que j'ai mis sur le même pied d'égalité un jeune débutant et un autre extrêmement confirmé et de notoriété internationale. Et je pense qu'il est bien de le faire, car des artistes en démarrage de carrière peuvent se sentir boostés en étant aux côtés et à proximité de gens au parcours prestigieux.» Bien qu'il ne soit pas disponible en Algérie, cet ouvrage destiné à «la communauté artistique internationale» permet à travers ses riches biographies détaillées par ordre alphabétique de nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes et sur l'évolution de l'histoire des arts plastiques en algérie. «Mon livre s'inscrit dans une logique de proximité avec les artistes algériens. Tous les pays créent leur patrimoine culturel en aidant les artistes à créer, à produire, à se diffuser et surtout en achetant des oeuvres d'art, c'est ce qu'a fait la politique algérienne en 1962, les directeurs des musées etc. Le problème est que l'Algérie n'a pas la force de frappe des pays occidentaux. Les Moyens- Orientaux y mettent des prix faramineux, presque du budget culturel de l'Etat algérien. Ici on achète plus. Il y a plus d'institutions à l'étranger qui possèdent des oeuvres d'art d'Algériens que les institutions algériennes en Algérie. C'est pourquoi, peut-être, dans 20 ou 30 ans pour découvrir nos jeunes artistes, il faudra aller là-bas. Mon cri est un cri du coeur. Il faut que l'Etat soit vigilant. Ce n'est pas une question d'argent. Il faudra établir une fourchette et acheter ces oeuvres.
Il n'y a pas un artiste algérien qui refuserait» a fait remarquer Abrous Mansour en guise d'analyse après avoir décliné une batterie de chiffres affirmant aussi que ce sont les «artistes qui donnent de la visibilité à ce dictionnaire». Ainsi, 29% des biographies relèvent d'artistes femmes, le reste est consacré aux plasticiens masculins.
Certaines femmes, en fondant un foyer, délaissent quelque peu cette activité ou bien elles y reviennent plus tard. 39% de ces artistes ont reçu une formation, notamment à l'Ecole des beaux-arts. 47% sont nés avant l'indépendance. 86% vivent en Algérie et 14% résident à l'étranger et évoluent notamment au Canada, Belgique, France, Allemagne, Londres et en Afrique. Parmi eux, il y a des binationaux et ceux qui ont vécu à l'étranger et sont revenus. Abrous Mansour parlera d un «système de vidange en Algérie qui expulse les artistes à l'étranger pour aller s'installer, notamment en France et en province par exemple. Il existe seulement 20% de lieux de conservation des oeuvres d'arts algériennes en Algérie. La France possède l'essentiel de la conservation des oeuvres d'artistes algériens. 228 de ces lieux sont à l'étranger. Sur 4 501 artistes recensés, 45% sont encore en activité dans ce domaine.
«Vous êtes la profondeur stratégique de l'Algérie» dira notre conférencier en s'adressant à l'assistance forte nombreuse et composée en fort partie d'artistes plasticiens. Il dénoncera, en outre, l'effet du copinage et le traitement inégalitaire entre les artistes algériens dont une partie vivant loin du centre et manque ainsi de visibilité et d'endroit de création. Sur un plan positif, cette fois, il se félicitera du décret sur le statut de l'artiste qui vient à point nommé défendre quelque peu ses droits ainsi que la création du fonds des arts et des lettres destiné à soutenir financièrement les artistes. «Il appartient aux corps des artistes de se mobiliser. Il faut dépasser la logique d'assistanat par l'Etat Il ne faut compter que sur vous-mêmes. S'il n'y a que 10 écoles d'art, c'est dû à la volonté des artistes. C'est par les initiatives individuelles qu'un suivi collectif peut être possible...» Prolixe et en bon pédagogue qu'il est, notre orateur résumera la faille du système dans les arts plastiques par ce triptyque qui vient souvent à manquer dans la chaîne de production artistique en Algérie, à savoir: la programmation, la distribution et la logistique d'accompagnement. Et d'ajouter: «La priorité dans la création du patrimoine national revient à l'Etat. Il est bien aussi qu'il y ait des mécènes éclairés dans ce sens..» et de révéler enfin avoir consulté une maison d'édition algérienne pour rendre son ouvrage accessible en Algérie. Un voeu pieux que l'on formule vivement...


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