Le candidat à la présidentielle prochaine s'est étalé sur les grandes lignes de son programme L'ancien chef de gouvernement a lancé un appel aux Algériens pour l'aider à relever le défi tout en avançant une série de promesses. Après dix ans d'absence, l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis renoue avec la scène politique. Sa sortie médiatique, hier, était, comme attendue, pour annoncer sa candidature officielle à la présidentielle d'avril prochain. C'est aux alentours de dix heures du matin que l'ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2004 a fait son apparition dans la grande salle de l'hôtel Hilton d'Alger sous une forte ovation. «Benflis président», scandaient sans cesse ses sympathisants. Sa relative retraite politique n'a pas eu d'effet sur l'homme qui a gardé tout son tonus. Prenant la parole, M.Benflis a entamé son discours par une petite analyse de la situation politique du pays avant de lâcher le mot. «Je m'adresse au peuple algérien au moment où notre pays s'engage dans l'organisation de l'élection présidentielle dans une période de son histoire marquée par l'incertitude politique et une instabilité à ses frontières qui constituent des menaces à sa sécurité nationale», a-t-il observé. Tout en rappelant son combat pour un Etat de droit et une justice sociale, Ali Benflis explique que ce devoir l'a amené à présenter sa candidature. «Avec honneur, détermination, confiance et beaucoup d'humilité, j'ai pris la décision d'être candidat à la présidence de la République», a-t-il proprement lancé en présence de la presse nationale et internationale. Une déclaration qui a soulevé un tonnerre d'applaudissements de ses proches. Enchaînant son discours, l'ancien chef de gouvernement a lancé un appel aux Algériens pour l'aider à relever le défi tout en avançant une série de promesses. «Je suis prêt à conduire les transformations qu'exige une grande nation comme l'Algérie au service de laquelle je mets mon engagement sincère, mon expérience, ma vision, ma détermination et mon énergie», a-t-il assuré. Durant une heure et demie de speech, le candidat à la présidentielle prochaine s'est étalé sur les grandes lignes de son programme. Première priorité, la justice. De profession avocat, M.Benflis mise beaucoup sur la justice et s'engage en préambule à assurer son indépendance. «Je veillerai à ce que tous les citoyens et en particulier les plus faibles d'entre nous trouvent toutes les garanties de la protection judiciaire et se sentent protégés contre l'arbitraire des puissants», a-t-il promis. Pour lui, «le pays ne manque pas de lois. Ce qui manque, c'est la volonté politique d'appliquer la loi». «Il est de la plus grande urgence et de la plus haute importance de rétablir la confiance entre la justice et le citoyen», a-t-il martelé. A l'instar de la justice, l'éducation, la santé et la création d'emplois figurent également parmi ses priorités. Sur le plan économique, M. Benflis a indiqué qu'il faut «aller vers une économie productive». «Je suis porteur d'un programme économique (...) qui apporte des solutions novatrices», a-t-il affirmé en précisant toutefois que «l'Etat doit avoir une vision stratégique, faire preuve de réalisme économique, de rigueur budgétaire, encourager, protéger et faire confiance à la production nationale». La corruption est un autre défi pour lui. Le candidat à la prochaine présidentielle s'est engagé à combattre de «façon permanente et déterminée, les causes profondes du fléau de la corruption», appelant à «un pacte national contre la corruption», en ce sens que la justice doit être «la base de l'organisation de l'Etat, car déterminant le niveau de confiance entre l'Etat et les citoyens et libérant le juge de toutes les entraves pour qu'il puisse rendre justice en son âme et conscience». Dans son discours, Benflis a également mis l'accent sur le droit à l'information et la liberté d'expression qui «constituent un acquis arraché de haute lutte», tout en promettant de «consolider ce droit dans le cadre de la loi». «J'appelle à la participation et au concours de tous les acteurs politiques et socioéconomiques à l'effort de réappropriation de la culture de dialogue et de concertation», a poursuivi M.Benflis, estimant que «l'Algérie a un besoin urgent d'institutions fortes et représentatives autour desquelles doit s'articuler la vie de notre pays». Concernant le phénomène du terrorisme, le candidat à la présidentielle a soutenu que «l'Algérie a apporté la démonstration à la communauté internationale que le terrorisme est un phénomène transnational et qu'elle en était l'une des premières victimes». Il a assuré son engagement «dans l'esprit des mesures de traitement de la crise qui ont déjà été mises en oeuvre à travers la loi sur la rahma, la concorde civile et la Réconciliation nationale».