Dans un discours de plus d'une heure et demie, M. Benflis a abordé les priorités de son programme qu'il a qualifié de « pragmatique et d'ambitieux ».C'est désormais officiel. Ali Benflis, ancien chef de gouvernement, candidat à l'élection présidentielle de 2004, a annoncé, hier, à Alger, sa candidature à la magistrature suprême. « Avec honneur, détermination, confiance et beaucoup d'humilité, j'ai pris la décision d'être candidat à la présidence de la République », a déclaré M. Benflis devant la presse algérienne et étrangère et des sympathisants. Dans un discours de plus d'une heure et demie, le candidat Benflis a abordé les priorités de son programme qu'il a qualifié de « pragmatique et d'ambitieux ». Un projet de « rassemblement, porteur d'une vision pragmatique avec des mesures concrètes et des solutions prometteuses pour les problèmes les plus urgents mais également d'une série de propositions pour l'avenir ». A l'adresse de la presse qu'il qualifie d'« ultime bastion de la liberté d'expression en Algérie », il a déclaré qu'il est animé « par le devoir national envers la patrie », avant de demander aux Algériens de l'aider à relever le défi le plus important de sa vie, celui « de se mettre à leur service ». Selon lui, le pays ne manque pas de lois mais de volonté politique pour les appliquer dans toute leur rigueur et avec équité. Comme engagements, il a certifié qu'il fera de la promotion de la justice son cheval de bataille, de façon « à rétablir la confiance du citoyen en la justice ». Concernant l'école, il a estimé urgent et important de promouvoir un modèle algérien. Abordant le volet de la santé, il dira : « Nous devons améliorer la qualité des soins, des structures sanitaires et assurer des formations adaptées aux personnels médical et paramédical. » Il dira avoir sillonné ces dernières années toutes les wilayas du pays pour prendre connaissance des problèmes dans lesquels se débat la société. Au plan économique, M. Benflis a estimé que trop de tabous empêchent ce secteur de prendre son essor. « Il est temps de battre en brèche ces tabous et d'adopter la transparence comme règle de conduite. L'Etat doit avoir une vision stratégique, faire preuve de réalisme économique, de rigueur budgétaire, encourager, protéger et faire confiance à la production nationale », a-t-il précisé, en assurant qu'il « s'engage devant Dieu et devant le peuple algérien à combattre de façon permanente et déterminée les causes profondes du fléau de la corruption ». « Pour un pacte national contre la corruption » Pour ce faire, il a appelé à un pacte national contre ce phénomène, en soulignant qu'il faut en finir avec « l'impunité ». « La corruption n'est pas dans notre culture, elle n'est pas une fatalité, elle est criminelle, immorale et socialement rejetée. Il faut isoler les corrompus et les combattre », a soutenu M. Benflis. Concernant les libertés, le candidat à la présidentielle a indiqué que le droit à l'information et à la liberté d'expression ne doit souffrir aucune contrainte. Les partis politiques et les associations doivent également être à l'abri des contraintes administratives pour mener à bien leurs missions. M. Benflis s'est engagé aussi à faire de la large concertation, du dialogue permanent et de l'écoute, des constantes dans son action. Il a également promis d'approfondir le processus « salvateur » de la réconciliation nationale, et ce, dans l'esprit des « mesures de traitement de la crise qui ont déjà été mises en œuvre à travers la loi sur la rahma, la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation nationale ». « Je m'engage devant Dieu et devant le peuple algérien à consacrer toute mon énergie à m'occuper pleinement des problèmes des Algériens, à leur dire la vérité, à ne pas donner de faux espoirs car il n'y aura pas de miracles, mais je les invite à un effort commun, à partager cette confiance que nous avons en l'avenir pour leur rendre la fierté d'être algériens », a assuré Ali Benflis.