L'exigence des 25 wilayas n'est pas là pour arranger les choses! Les candidats auront-ils le temps de le faire? 15 candidats à la présidentielle ont retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles, selon le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz. Le corps électoral convoqué, place maintenant à la collecte des signatures. Car, sans signatures, pas de candidature! En effet, pour briguer un mandat présidentiel, les candidats seront tenus, conformément à l'article 139 de la loi de janvier 2012, de présenter des signatures d'électeurs. Celles-ci doivent être obtenues soit 600 membres élus d'assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires, soit de 60.000 électeurs inscrits sur une liste électorale. Le même article de loi souligne que ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 25 wilayas, et que le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1500. Depuis samedi dernier, la chasse aux signatures est ouverte! Les candidats peuvent, depuis cette date, retirer les formulaires de souscription de signatures individuelles au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il ne leur reste désormais que 42 jours pour réaliser cet exploit. Oui, cela est un exploit de récolter autant de signatures dans un laps de temps aussi court. L'exigence des 25 wilayas n'est pas là pour arranger les choses! Les candidats auront-ils le temps de le faire? Auront-ils les moyens humains et matériels pour le faire? Pour ceux qui disposent d'une base militante et des élus à travers tout le pays, tels que le Parti des travailleurs, le problème ne se pose pas. Mais les autres! Comment feront-ils? Aussi, il faut se demander comment un candidat aussi brillant soit-il peut-il passer cet écueil? Où trouvera-t-il dans le cas contraire 60.000 électeurs de 25 wilayas différentes, ce qui veut dire de l'Algérie profonde? Une mission qui paraît impossible. Cette réalité fait que certains de ces candidats seront obligés de recourir au système D. Et dans ce cas, le système D n'est autre que... l'argent! Il n'est pas rare, c'est même devenu une pratique courante que de voir les candidats acheter les parrainages pour se présenter à des élections. On a vu ça aux élections locales, on a vu ça aux élections législatives, on a même vu ça lors des précédentes présidentielles. Ainsi, la «chkara» sera de mise. L'argent, les cadeaux, les promesses de postes de responsabilité, de facilitations d'accès à certains projets,... seront donc la règle qui permettra d'avoir ces signatures. En termes plus simples, certains candidats useront de la corruption pour... se porter candidats à la magistrature suprême du pays. Mais comme dit l'adage populaire «li daroura ahkem» (la nécessité fait loi). Alors, on y a recours pour atteindre ses objectifs. Cela sans se soucier du fait que cette pratique immorale et illégale, va en totale contradiction avec les valeurs qui sont censées représenter le poste qu'ils briguent. Cela étant, 15 candidats à la présidentielle ont, jusque-là, retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles, a annoncé, hier à Alger, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. Dans une déclaration à la presse à l'issue du vote à l'APN du projet de loi relatif aux titres et documents de voyage, M.Belaïz a indiqué que son département «a reçu, samedi dernier, ces candidats venus retirer les formulaires de souscription de signatures individuelles relatifs à la candidature à l'élection présidentielle du jeudi 17 avril», sans citer les noms de ces derniers. «Le retrait des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à l'élection présidentielle du jeudi 17 avril se fera à partir de samedi (avant-hier) au siège du ministère», avait annoncé vendredi dernier un communiqué du ministère de l'Intérieur. En vertu de la loi organique 12-01 du 12 janvier 2012 relative au régime électoral, les postulants à la candidature à cette élection peuvent, et ce à partir d'hier, se présenter au ministère de l'Intérieur pour retirer les formulaires de souscription de signatures individuelles. «La remise de ces formulaires intervient sur présentation par le candidat d'une lettre adressée à M.le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, annonçant son intention de constituer un dossier de candidature à l'élection à la présidence de la République», avait expliqué la même source. Les postulants à la candidature auront, à partir de la date de publication du décret relatif à la convocation du corps électoral, 45 jours pour le dépôt de leurs dossiers, selon les dispositions de l'article 137 de la loi organique.