Les victimes de ce trafic sont en tout cas nombreuses sur tout le territoire national. Décidément, les affaires liées au foncier sont complexes et très confuses. Malgré les appels des autorités, de la Gendarmerie nationale notamment, aux citoyens afin de redoubler de vigilance et à s'informer des dispositifs légaux avant de s'engager dans une opération d'achat de terrain, plusieurs citoyens sont tombés dans les filets de la mafia foncière. Et par ricochet, plusieurs propriétaires se sont vu spoliés de leur bien. Ainsi, à l'instar de ce qui se passe partout sur le territoire national, plusieurs propriétaires terriens à Béjaïa se sont vu dépossédés de leur bien. En somme, c'est l'amalgame total dans les actes de propriété des uns et des autres. Ainsi, les victimes de ce trafic sont en tout cas nombreuses sur tout le territoire national. C'est ce qui arrive justement aux fils héritiers de El Hachemi Aboud au chef-lieu de wilaya, à Sidi Ali Lebher plus exactement «qui voient leurs biens dilapidés, falsifiés et vendus par des actes de complaisance alors qu'ils possèdent de véritables actes enregistrés en bonne et due forme à la Conservation foncière»? nous informe un des héritiers rencontré sur les lieux de leur rassemblement tenu depuis dimanche dernier avant d'expliquer: «Après maintes interventions auprès de juridictions compétentes pour se voir rétablis dans nos propre biens, hélas sans suite, nous avons décidé de protester en procédant à la fermeture de la route menant au chantier en construction de pas moins de cinq promotions immobilières. La justice qui a statué sur quatre chantiers en ordonnant l'arrêt des travaux et s'est déclarée incompétente sur les cinq autres chantiers de promoteurs immobiliers». En effet, les héritiers Aboud sont montés au créneau depuis dimanche dernier pour manifester leur désarroi, alerter l'opinion publique locale et nationale et surtout les autorités concernées, aussi bien localement qu'au niveau national. «Nous, héritiers Aboud El Hachemi, propriétaire des terrains au village Zaouia, Douar Oued Soummam, Sidi Ali Lebher, demandons l'application de la loi pour l'arrêt des travaux sur nos terres et nous demandons le rétablissement de notre droit de possession étant propriétaires et titulaires de titres de propriété au niveau de la Conservation foncière de Béjaïa sous le volume Acte N° 1027 N°79 et volume Acte 1161 N° 35» peut-on lire dans leur déclaration. Par ailleurs, du côté des promoteurs, on indique qu'ils possèdent toute la documentation nécessaire et valable. «Nous avons acheté chez les propriétaires Azib avec acte en bonne et due forme et nous avons pû avoir les permis de construire conformément à la réglementation. Nos actes sont authentiques et la justice a déjà tranché en notre faveur», nous déclare un des promoteurs, en l'occurence Samir Djama qui est de surcroît le président de l'association des promoteurs de la wilaya de Béjaïa. Du côté de l'agence foncière et de la Conservation, c'est le black-out total après avoir tenté à maintes reprises de rentrer en contact avec leur direction. Une affaire, en somme qui défraie la chronique dans la ville de Yemma Gouraya qui en dit long sur le trafic du foncier. Par ailleurs, selon une source des services de la Conservation foncière et de l'agence foncière «la vente des terrains avec décision d'attribution est interdite depuis 1992, cette prérogative a été transférée aux agences foncières. Les citoyens sont appelés à plus de vigilance» nous informe un retraité de la Conservation foncière avant d'ajouter: «Comment acheter des lots de terrain par des décisions d'attribution établies par la commune durant des années 2001 à nos jours, alors que ces opérations sont interdites depuis 1992? Il n'y a pas d'intermédiaires entre les commissions d'attribution de logements et l'administration», a-t-il tenu à préciser