Plus de 200 personnes se sont rassemblées hier devant le siège de l'APC de Khemis Miliana pour revendiquer leurs droits. C'était vers 11h que la protesta a commencé avec la fermeture de la route communale Colonel-Bougara. «A partir de maintenant, la route est fermée et personne ne passe», crient ces jeunes manifestants qui s'indignent : «Où sont les responsables.» On s'est rapproché de ces manifestants qui nous ont indiqué que les premiers responsables de la ville ne font rien pour cette catégorie de citoyens qui représente plus de 70 % de la population et que leurs doléances n'ont pas été prises en charge depuis des années. Aujourd'hui, il est temps de sortir dans la rue, de manifester pacifiquement pour faire entendre nos voix au président de la République. Vers 15h10, un renfort de policiers s'est déployé sur les lieux pour dégager la voie. Les manifestants, très coopératifs, ont libéré la route principale pour occuper une ruelle secondaire non loin du siège de l'APC et continuer leur protestation en chantant «Kassamen» et criant, «les responsables sont des traîtres». D'ailleurs, une délégation de l'APC s'est rendue sur les lieux pour discuter avec ces jeunes mais elle a été huée «on ne veut pas négocier avec les responsables locaux, puisqu'ils connaissent nos problèmes et notre souffrance, mais ils n'ont rien fait, d'ailleurs tout le monde est au courant de cette manifestation, le wali, le chef de la sûreté de wilaya et les responsables, mais ils n'ont pas bougé, c'est pour cette raison qu'on demande à négocier avec des gens du gouvernement». Au milieu de la foule, beaucoup de jeunes voulaient parler et raconter leur calvaire «moi j'ai fait des vingtaines de demandes», «j'ai sept enfants j'ai été renvoyé de l'Onex sans motif ». « Dans ce pays le droit c'est pour les demoiselles et les étrangers». «Notre maire est absent» clament les manifestants. Selon ces jeunes, un délai de trois jours a été donné aux responsables pour trouver des solutions aux problèmes posés. Le P/APC nous a confirmé que ces jeunes demandent l'impossible étant donné que les lieux du travail qui ont été cités ne sont pas du ressort de l'APC. Des négociations se sont déroulées peu après dans la salle des fêtes Mohamed-Boudiaf avec les représentants des jeunes et la délégation de l'APC, ce qui a permis d'arrêter la manifestation en contrepartie de promesses fermes. Rendez-vous est pris pour ce mardi.