Les habitants de la commune d'Oued Djemaâ qui se trouve à 45 km à l'est du chef-lieu de la wilaya d'Aïn Defla, ont manifesté leur colère ces deux jours en fermant l'APC de la ville. Effectivement après avoir frappé à toutes les portes pour réclamer leurs droits au travail et au respect, ils ont fini par décider de se rassembler devant l'APC avant-hier afin de dire non à la marginalisation et au favoritisme. Plus d'une centaine de personnes ont ainsi organisé un sit-in pacifique devant le siège de leur Apc, rendant son accès impossible. Leurs revendications s'inscrivent dans la même ligne que celle de milliers de citoyens à travers le pays. Selon nos sources, ces jeunes ont pris les clés de l'APC ainsi que les clés de la voiture du P/APC, en lui disant qu'elle appartient au peuple. Il a fallu l'intervention du secrétaire général du wali, du chef de brigade et du chef de daïra d'Aïn Cheikh, pour calmer les esprits des jeunes révoltés. Selon un jeune manifestant interrogé sur place, «cette commune est un mirage pour les responsables, on n'a pas droit au travail, ni au logement, ni même aux dispositifs liés à l'emploi des jeunes. On n'a même pas des routes bitumées ni des loisirs comme toutes les régions du pays.» «On est la catégorie marginalisée, après avoir souffert du terrorisme pendant dix longues années.» A noter que la commune de Oujed Djemaâ a enregistré plusieurs attaques terroristes entre 1995 et 1999, dont deux massacres qui ont fait plus de 95 morts en 1997 et 1998. Plusieurs réseaux de soutien au terrorisme y ont été démantelés. Pou rappel, le Groupe salafiste de la prédication et d'djihad est basé non loin de cette localité. Mais il semblerait que le Gspd ait cessé toute activité depuis l'élimination du bras droit de l'émir Souane. Aujourd'hui, les habitants de cette ville demandent une prise en charge cohérente et effective de leurs doléances. Des actes de protestation se sont également produits le 9 avril 2004 à Birbouche, où plusieurs jeunes avaient incendié le siège de l'APC et saccagé les lieux pour des raisons identiques, mais surtout à cause du fait que des étrangers à la commune ont travaillé dans les bureaux de vote de cette commune alors que les jeunes autochtones en ont été exclus. A Khemis Miliana, des jeunes ont protesté contre la marginalisation et demandé aux autorités de trouver des solutions à leurs doléances semblables à toutes celles qui ont été soulevées jusque-là.