Les acteurs de l'événement, encore en vie aujourd'hui, indiqueront que la grève avait été décidée par les dirigeants révolutionnaires de l'époque. En collaboration avec l'Association pour la défense et l'information du consommateur, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) de la wilaya de Béjaïa a célébré, hier, le 57ème anniversaire de la grève d'une semaine des commerçants de Béjaïa, initiée du 28 janvier au 4 févier 1957. Des commerçants de plusieurs communes de la wilaya, des moudjahidine, des représentants de l'administration et du mouvement associatif, des syndicalistes, des membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Béjaïa ont pris part à la cérémonie de célébration, le matin au niveau de la stèle du Moudjahid par un regroupement marqué par la levée de l'emblème national et la lecture de la Fatiha suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe des martyrs. Au théâtre Malek-Bouguermouh, les invités de l'Ugca et de l'Adic ont eu droit à une réception ponctuée par des prises de parole et des témoignages de moudjahidine et la présentation d'une communication sur le déroulement des événements de la grève des huit jours lancée par les commerçants de la ville de Béjaïa. Les acteurs de l'événement, encore en vie aujourd'hui, indiqueront que la grève avait été décidée par les dirigeants révolutionnaires de l'époque. Elle se voulait une manière de montrer au monde entier que le peuple algérien était derrière le FLN et l'ALN. Coïncidant avec l'«Opération Jumelles», cette grève a été d'un apport considérable pour la révolution que les Algériens menaient alors contre l'armée coloniale française. Ne serait-ce que par le fait que les parachutistes du général Massu étaient occupés à ouvrir de force les magasins fermés et à piller les marchandises qui s'y trouvaient, cette grève aura servi à desserrer l'étau sur les moudjahidine qui se trouvaient en manque d'équipements, d'armes et de munitions. En dépit d'une répression féroce de l'armée française, cette grève avait connu un suivi massif, selon les témoignages. Celui-ci s'est traduit positivement sur la portée et l'évolution de la cause algérienne sur le plan international suite aux pressions exercées par l'ONU sur la France quant au règlement de la question algérienne. La célébration de ce 57e anniversaire est intervenue dans une conjoncture marquée par le lancement du concours portant sur la meilleure vitrine de Béjaïa. Organisé par l'Adic-Béjaïa, en collaboration avec l'Ardh, l'Ugcaa, l'APC, Radio Soummam, Pupe, le concours s'articulait sur des critères spécifiques, alliant à la fois l'esthétique, l'originalité et l'impact visuel des aménagements caractérisant chacune des vitrines. Des centaines de commerçants détaillants, classés en huit catégories (téléphonie, bijouterie, pharmacie, superette...) s'y sont inscrits. A travers cette distinction qui se voulait un hommage et une perpétuation du souvenir de la grève des huit jours du 28 janvier 1957, les organisateurs se sont assignés comme objectif d'embellir les rues de la ville et surtout sensibiliser les commerçants à la bonne tenue de l'environnement urbain. Plusieurs lauréats devaient être récompensés, hier en fin de journée, dans une cérémonie précédée par une sélection des catégories de participants à travers une projection de photos des vitrines.