La conférence de Munich lors de ses 49e assises de l'an dernier Une vingtaine de chefs d'Etat ou de gouvernement, une cinquantaine de ministres de la Défense ou des Affaires étrangères, une dizaine de responsables d'ONG et des officiers de haut rang sont annoncés à Munich. Les menaces que font planer sur la paix mondiale le conflit en Syrie, le nucléaire iranien ou l'espionnage de la NSA américaine sont au menu de la 50e Conférence sur la sécurité de Munich, qui réunit en fin de semaine dans le sud de l'Allemagne le gratin de la défense et de la diplomatie. Une vingtaine de chefs d'Etat ou de gouvernement, une cinquantaine de ministres de la Défense ou des Affaires étrangères, une dizaine de responsables d'organismes internationaux et des officiers de haut rang sont annoncés dans la capitale bavaroise, de vendredi à dimanche. En tête de liste figurent le secrétaire général des Nations unis Ban Ki-moon, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue de la Défense Chuck Hagel, et les ministres russe et iranien des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Mohammed Javad Zarif. Pendant des décennies, la Munich Security Conference (MSC), créée en pleine Guerre froide, fut essentiellement un lieu de discussion sur l'Otan et sur les relations entre l'Europe de l'ouest et les Etats-Unis. De relations USA-Europe il sera encore question cette année, après les tensions nées des révélations sur le programme d'espionnage de l'agence américaine NSA, qui aurait même écouté un portable de la chancelière allemande Angela Merkel. «Nombre de participants auront (Edward) Snowden dans un coin de leur tête», a reconnu l'organisateur de la MSC, l'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger, en référence au consultant de l'agence de renseignement NSA qui a organisé des fuites de documents secrets. «Le message de M. Hagel devrait être: +Washington a compris qu'il y a un sérieux travail à accomplir+ pour réparer les dégâts causés à cette relation», a-t-il ajouté. L'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, John Emerson, a donné récemment un avant-goût du message, lors d'une table ronde avant la MSC. «Il va falloir du temps et des efforts des deux côtés de l'Atlantique pour restaurer pleinement la confiance», a-t-il expliqué. «Des amis peuvent avoir des désaccords, mais ils surmontent leurs différences. Nous y arriverons, parce qu'il le faut». Cette 50e édition de la Conférence est organisée en une année faste en commémorations: centenaire du début de la première Guerre mondiale, 75e anniversaire du début de la deuxième, ou encore 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. 2014 est aussi l'année choisie par la coalition internationale conduite par l'Otan pour mettre fin à ses missions de combat en Afghanistan, pour s'orienter vers une mission de soutien et de formation des forces locales aux contours imprécis et incertains en raison des réticences exprimées par Kaboul. Mais la fin programmée de cette mission de l'Otan ne laissera pas l'Alliance desoeuvrée, a averti son numéro deux Alexander Vershbow lors de la table ronde. «Le terrorisme, les cyber-attaques, la prolifération nucléaire, l'instabilité au-delà de nos frontières, les raisons ne manquent pas au maintien de l'Otan», a-t-il analysé. «Nous devons avoir une alliance prête à faire face à tout ce que le futur nous réserve». Il a néanmoins répété une critique récurrente des Etats-Unis, «les alliés européens doivent faire plus pour assurer leur propre défense et participer aux opérations globales», pointant le faible niveau des dépenses militaires et l'incompatibilité des systèmes d'armement. Les regards se tourneront alors vers l'Allemagne, tant l'hôte de la conférence est critiqué pour sa réticence à assumer un rôle militaire sur la scène internationale, bien que la nouvelle ministre de la Défense Ursula von der Leyen a signalé une volonté d'aider la France, son principal allié européen, dans ses opérations au Mali et en Centrafrique. Pour certains commentateurs, ces débats au sein du monde de la défense interviennent alors que le vieil ordre mondial craque de partout. L'Occident «est entré dans une période de dérive stratégique, où un superpouvoir de plus en plus isolationniste ne semble plus avoir envie d'être le meneur, et où l'Europe est trop nombriliste pour se hisser à la hauteur de la tâche», écrivait récemment dans le New York Times Clemens Wergin, éditorialiste du quotidien conservateur allemand Die Welt.