85 postulants à la candidature, dont 18 présidents de partis politiques, ont retiré les formulaires de souscription. L'interdiction qui frappe les boycotteurs de l'élection présidentielle ne se réfère à aucune disposition juridique ou un texte de loi, mais elle «répond à un simple bon sens», a affirmé, hier, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, lors de sa conférence de presse tenue au siège du ministère à Alger. Pour lui c'est simple, «toutes les salles, diverses infrastructures et espaces publics seront réservés uniquement et exclusivement aux candidats à l'élection présidentielle d'avril prochain». Le rôle des services de l'ordre est «de favoriser les candidats qui feront connaître leurs programmes lors de cette campagne qui débutera le 23 mars 2014 et prendra fin le 13 avril, conformément aux dispositions de la loi organique portant régime électoral», a-t-il indiqué. «Toutes les salles et infrastructures recensées à cet effet seront mises à la disposition des candidats. C'est clair, net et précis», réitère-t-il en confirmant ainsi les déclarations faites avant-hier sur le même sujet par Tayeb Belaïz à l'APN. A la question relative à l'autorisation des chaînes de télévision privées à s'impliquer dans la campagne électorale et éventuellement participer au planning électoral, élaboré à cet effet, M.Talbi indiquera qu'«une sous-commission, présidée par le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, dépendante de la commission nationale de préparation de l'élection présidentielle, présidée par Abdelmalek Sellal, devra faire des propositions dans ce sens». Quant au droit de regard sur le fichier électoral réclamé par des partis politique et même les observateurs de l'Union européenne et d'autres ONG, M. Talbi s'est contenté de réitérer la neutralité de l'administration qui sera observée durant toutes les étapes du déroulement de ce scrutin qu'il a qualifié de «déterminant» en rappelant, toutefois, ce qu'il appelle «le danger ou le vrombissement de la vague des révoltes populaires des pays du printemps arabe, qui guettaient le pays, voire le cibler, lors des dernières législatives». Ceux qui demandaient l'assainissement du fichier électoral devront se suffire des garanties avancées comme telles par le département de l'intérieur. Interrogé à ce propos, il dément qu'il y ait un quelconque gonflement dans ce fichier. Et de poursuivre: «Le fait que les magistrats supervisent toutes les commissions de supervision de l'élection présidentielle, que sous leur égide est menée également la révision exceptionnelle des listes électorales, constituent des garanties pour un scrutin transparent et loyal». La mise à la disposition des candidats des listes électorales dans chaque bureau de vote, la remise de la liste des encadreurs, la possibilité de faire opposition et des recours juridiques, sont aussi considérées comme «gage de garantie» de cette élection, selon M Talbi. A laquelle liste d'assurances s'ajoutent, selon lui «la remise du procès-verbal de dépouillement au niveau de la commission de wilaya présidée par trois magistrats et siégeant au niveau de la cour et l'autorisation de surveillance des opérations de vote par les délégués des candidats. Le conférencier a promis en cette occasion «l'impartialité de l'administration». S'agissant de la campagne électorale à l'étranger, elle est «très particulière», puisqu'elle dépend des législations internes en vigueur dans différents pays et des conventions signées par l'Algérie avec ces pays. Toutefois, dira-t-il «des espaces aménagés à l'intérieur des locaux des représentations diplomatiques algériennes à l'étranger seront dédiés à l'affichage en faveur des candidats». A la date du 31 décembre dernier, ils étaient 22.460.604 électeurs inscrits sur les listes électorales. Le chiffre définitif sera connu après la clôture en début février de l'opération de la révision exceptionnelle de ces listes entamée le 23 janvier dernier, a-t-il annoncé. Par ailleurs, «85 postulants à la candidature, dont 18 présidents de partis politiques, ont retiré les formulaires de souscription jusqu'à hier mardi à 16 heures», a-t-il précisé. «Ces derniers ne seront considérés comme candidats qu'une fois que le Conseil constitutionnel aura statué sur la validité de leurs dossiers de candidature», a-t-il ajouté.