Le nouveau ministre doit, d'ores et déjà, s'atteler à lancer des consultations directes avec les journalistes et leurs représentants. La nomination de Boudjemaâ Haïchour à la tête du ministère de la Communication, pourrait être porteuse, estiment les professionnels, d'une dynamique nouvelle dans le secteur. Géré directement par la présidence de la République, ce département, qui, dans l'ancienne équipe gouvernementale, faisait partie d'un double portefeuille (Culture et Communication) aura désormais son autonomie et un budget conséquent. Connu dans les milieux universitaires et dans les médias à travers ses contributions, notamment, dans le domaine de la sociologie et de l'anthropologie, M. Haïchour est aussi, selon ses proches, un homme de dialogue et de débat d'idées. Une qualité qui pourrait lui permettre de mieux aborder et régler les problèmes de la presse nationale. M.Haïchour, qui, dès son installation à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, avait, rappelons-le, rencontré les responsables des fédérations et du mouvement associatif, doit faire de même avec les professionnels de la communication. Dans une conjoncture marquée par l'absence d'une loi sur l'information à même de baliser le terrain pour la consécration des règles éthiques et déontologiques régissant la corporation, le nouveau ministre doit, d'ores et déjà, s'atteler à lancer des consultations directes avec les journalistes et leurs représentants. Par ailleurs, vu l'absence d'un syndicat des journalistes représentatif, le ministre de la communication, n'ayant pas de vis-à-vis crédible, va sans doute relancer les chantiers que lui a légués Khalida Toumi, sa désormais voisine de la Culture, à savoir le débat autour du nouveau code de l'information. Sur un autre volet, le fameux fonds d'aide à la presse sera l'un des dossiers majeurs pour M.Haïchour, une question qui avait suscité moult polémiques au sein de la corporation. Ce fonds va-t-il servir les patrons de presse ou être mobilisé au profit des journalistes, afin d'améliorer leurs conditions socioprofessionnelles, notamment le problème du logement, la formation et la nécessité de réunir les conditions d'un environnement professionnel favorable? Les journalistes qui continuent de vivre une situation de sinistrés à vie sont parqués depuis plus d'une décennie dans des sites, dits sécuritaires, alors que les sommes colossales déboursées pour leur prise en charge auraient suffi pour reloger tous les professionnels. Aussi, pour redonner à la mission d'informer toutes ses lettres de noblesse, les journalistes sont tenus de respecter la dignité des personnes, à condition que le sempiternel problème de l'accès aux sources de l'information soit assuré.