«L'homme a le génie de l'imitation. Il n'invente guère.» Anatole France dans Le jardin d'Epicure A l'aube de l'ouverture aux télés privées, la presse arabophone s'est porté volontaire pour animer le nouveau champ audiovisuel algérien. Aujourd'hui, plus de six quotidiens arabophones se sont convertis en chaînes de télévision: Ennahar, Echourouk, El khabar, l'Index, El Bilad, El Adjwa et El Waqt qui appartient au groupe Haddad. Alors que la majorité des grands titres de la presse francophone hésitent, voire renoncent à une aventure dans l'audiovisuel. Pourtant, le quotidien El Watan avait été le premier quotidien francophone à annoncer dès le 13 septembre 2011, son intention de postuler à la création d'une chaîne de télévision et d'une station radio. Mais par la suite, le projet a été momentanément abandonné. Le groupe El Watan a décidé de s'investir dans le domaine des médias électroniques et réserve son projet de création de radio à une date ultérieure. C'est finalement les quotidiens arabophones Echourouk, l'un des plus importants quotidiens arabophones, puis Ennahar qui se sont lancé dès 2012 dans la course audiovisuelle privée. Au lendemain de l'adoption par le gouvernement algérien d'un avant-projet de loi consacrant l'ouverture de l'audiovisuel à la concurrence, le groupe El Khabar, l'un des principaux quotidiens arabophones a décidé de se lancer dans l'audiovisuel. Il a attendu l'adoption du texte de loi sur l'audiovisuel qui a été voté par les sénateurs, la semaine dernière. El Khabar a décidé finalement de ne lancer sa chaîne KBC que le 1er mars prochain. Il vient d'installer son responsable Madani Ameur, secondé par l'ancien directeur de la production de l'Entv, Saïd Leulmi. Au lendemain de l'adoption par le gouvernement algérien d'un avant-projet de loi consacrant l'ouverture de l'audiovisuel à la concurrence, il y a à coté d'El Khabar, les perspectives du quotidien El Bilad, l'un des plus pertinents quotidiens arabophones, qui s'apprête, lui aussi, à lancer sa propre télévision. Des dispositions ont été prises par son propriétaires pour créer des studios et préparer des programmes d'émissions politiques. Visiblement, ces télévisions issues du champ médiatique arabophone, s'appliquent à s'investir plus dans les news que dans le divertissement. Leur idéal, c'est Al Jazeera et Al Arabiya, alors que l'idéal des chaînes qataries et saoudiennes a été la télévision publique britannique: la BBC. Ainsi, certaines chaînes algériennes privées issues du monde de la presse écrite arabophone, se rapprochent plus des télévisions pro-islamistes et rigoristes que des télévisions européennes ouvertes et modernes. Cette vision de l'audiovisuel risque de nuire insidieusement à l'image tant recherchée d'un remaniement de l'audiovisuel algérien. Car faute de faire une bonne imitation d'Al Jazeera, ces télés vont probablement fournir une pâle copie de l'Entv. [email protected]