«Solidité des relations historiques existant entre les deux pays frères» Passé la fièvre de la révolution du Jasmin, la Tunisie retrouve ses repères diplomatiques traditionnels. «La sécurité de l'Algérie est celle de la Tunisie, et vice versa». C'est en ces termes que le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, a résumé, dans une déclaration à la presse à son arrivée à Alger, le rôle qu'accordent les deux pays à l'aspect sécuritaire. Il a ainsi fait état d'un important partenariat sécuritaire entre les deux pays. Depuis la révolution du Jasmin, la Tunisie s'est retrouvée face à une grave instabilité sécuritaire aggravée par la guerre civile en Libye. Depuis la chute du colonel El Gueddafi, la Libye est devenue la base arrière d'Al Qaîda et où des centaines de milliers d'armes circulent sans aucun contrôle. Sans expérience en la matière et au milieu de ce gué terroriste, la Tunisie a dû faire appel à son voisin, l'Algérie, pour faire face à l'hydre terroriste. L'enjeu était vital pour la Tunisie qui se devait, en plus de la sécurité de ses citoyens, de préserver le secteur touristique qui est sa principale source de devises. L'Algérie a répondu présent. Dans une collaboration parfaite, les deux pays ont renforcé leur collaboration sécuritaire avec des visites de part et d'autre à tous les niveaux. Cette collaboration étroite faisait suite aux incidents meurtriers menés par des terroristes islamistes près de la frontière algérienne, dans le mont Chaâmbi. Passé la fièvre de la révolution du Jasmin, la Tunisie retrouve ses repères diplomatiques traditionnels. Il est dit qu'en politique, les premiers mots, les premiers gestes et les premières initiatives définissent le cap et renseignent sur les intentions. Le premier déplacement du nouveau chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, a été l'Algérie. Dans la bonne tradition de la diplomatie tunisienne, il y passe même une nuit. Comment peut-il en être autrement, sachant que l'Algérie a joué un rôle capital dans le rapprochement des différents partenaires du dialogue tunisien. Les dirigeants des deux principaux partis tunisiens ont fait, à deux reprises, le déplacement à Alger où ils ont été reçus par le Président Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, la Tunisie nouvelle s'extrait de l'emprise qatarie et du suivisme du Golfe imposé aux deux gouvernements de la Troïka. Abordant l'aspect économique, le chef du gouvernement tunisien a insisté sur les liens des deux pays qui traduisent «la solidité des relations historiques existant entre les deux pays frères, d'autant que nous avons perçu une entraide entre les deux pays lors de toutes les épreuves». Aussi, il a indiqué que de «grandes» perspectives économiques s'offraient au partenariat entre l'Algérie et la Tunisie, appelant à créer une complémentarité économique entre les deux pays dans le secteur de l'industrie, notamment automobile. C'est dans cette perspective d'ailleurs qu'il a effectué une visite à la Société nationale des véhicules industriels (Snvi) de Rouiba (Alger) en compagnie des ministres du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement et de l'Energie et des Mines, respectivement Amara Benyounès et Youcef Yousfi. M.Jomaâ a précisé que la filière de l'industrie automobile figurait parmi celles où les deux pays pouvaient développer un partenariat, saluant «l'expérience industrielle» de l'Algérie dans ce domaine qui, a-t-il dit, est «complémentaire à la base industrielle tunisienne». En Tunisie, l'industrie automobile est développée et contribue, aujourd'hui, à hauteur de 5% au PIB, selon le chef du gouvernement tunisien. Il a, dans ce cadre, appelé à créer un tissu complémentaire entre les deux pays dans ce domaine, d'autant que l'Algérie a de grands projets dans l'industrie automobile, les véhicules lourds et les groupes électrogènes, évoquant les discussions qui ont eu lieu entre les deux parties -lors de sa visite en Algérie- pour renforcer les moyens de coopération «à l'avenir». Pour sa part, M.Benyounès a annoncé que la commission mixte algéro-tunisienne se réunirait prochainement, indiquant que les gouvernements des deux pays ont donné instruction pour examiner les moyens d'appuyer le partenariat industriel entre l'Algérie et la Tunisie. C'est donc bien parti pour les deux pays.