«Les Algériens connaissent leurs intérêts» Interrogé si Abdelaziz Bouteflika sera candidat à la présidentielle d'avril, le Premier ministre a esquivé la question. «Il reste encore du temps», s'est-il contenté de dire sans pour autant confirmer sa candidature. C'est sans impact. Le boycott de l'élection par certains partis politiques ne semble pas déranger le pouvoir. Interpellé sur cette question, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est montré serein et même insoucieux. «Ça nous dérange pas», a-t-il laissé entendre en marge de la séance de clôture de la session parlementaire d'automne, hier à l'APN. Pour lui, la campagne de boycott que vont mener les partis de l'opposition est un non-événement. «Les Algériens connaissent leurs intérêts», a-t-il clairement répondu pour démontrer qu'il n'y a pas lieu de s'affoler. Le message de Sellal aux partis de l'opposition est très clair et traduit que la décision du boycott est loin de secouer le gouvernement. Le RCD et plusieurs partis de la mouvance islamiste ont décidé de boycotter le scrutin du 17 avril prochain en estimant que le jeu politique est fermé. Contrairement au ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz qui avait déclaré que l'opposition ne sera pas autorisée à mener sa campagne en utilisant son veto sur l'octroi des salles de réunion, le Premier ministre n'a pas donné d'importance à ce boycott. Interrogé si Abdelaziz Bouteflika sera candidat à la présidentielle d'avril, le Premier ministre a esquivé la question. «Il reste encore du temps», s'est-il contenté de dire sans pour autant confirmer sa candidature. Sans le citer à titre nominatif, Sellal a affiché sa préférence pour la candidature du président de la République. «Le pays a besoin de stabilité», a-t-il estimé en guise de justification. Un argument devenu de taille pour les partisans du 4ème mandat. Le Premier ministre n'a pas voulu commenter les informations portant sur le retrait du formulaire de souscription par le président de la République. Il a estimé que son gouvernement s'attelle en ce moment «à préparer l'élection présidentielle dans le calme et la sérénité». Sur ce point, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales était catégorique. Tayeb Belaïz a démenti l'information selon laquelle le président de la République aurait retiré son formulaire de souscription de signature en vue de sa candidature. «Jusqu'à présent, le président de la République n'a adressé aucune demande au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales exprimant le voeu de présenter sa candidature à la prochaine présidentielle», a déclaré Belaïz qui s'exprimait en marge de la séance de clôture de la session d'automne du Conseil de la nation. Pourtant, lors du lancement du «groupe pour la loyauté et la stabilité», entité politique regroupant 31 partis, le président de TAJ, Amar Ghoul, a indiqué que ce groupe «a entamé samedi dernier l'opération de collecte des signatures en faveur de son candidat à l'élection présidentielle prévue le 17 avril prochain, le président Bouteflika». Logiquement, l'opération de collecte n'est entamée qu'une fois le formulaire retiré. Le ministre des Transports et président de TAJ s'est-il trompé? M.Ghoul voulait certainement précéder le pas à ses alliés du FLN et du RND. Le secrétaire général avait donné instruction à ses mouhafedhs de réunir les responsables des différentes structures pour se préparer à la collecte de signatures. «L'opération de collecte des signatures n'a pas encore commencé car nous n'avons pas encore les formulaires des souscriptions», nous a assuré un membre du bureau politique du FLN. Jusqu'à mardi dernier, 85 postulants à la candidature, dont 18 présidents de partis politiques, ont retiré les formulaires de souscription, selon le département de l'intérieur. Le département de l'intérieur joue jusqu'à présent la transparence en annonçant le nombre des postulants à la présidentielle de 2014. Les observateurs de la scène politique guettent avec impatience la moindre information sur la candidature ou pas du président sortant. Même si la campagne pour le 4e mandat a atteint sa vitesse de croisière, le chef de l'Etat n'a pas encore manifesté son intention de briguer un autre mandat. A moins de trois mois du rendez-vous capital, le flou entoure l'horizon politique et l'enjeu de cette présidentielle reste un secret. Comme à son ouverture, le Parlement a clôturé sa session sur fond de suspense. Le projet de révision de la Constitution et l'option du 4e mandat restent suspendus.