Les marcheurs et les «squatteurs» défendaient leur cause par des slogans qui, bien sûr, ont irrité les esprits de part et d'autre. Ils étaient plus de 300 bénéficiaires à sillonner les rues de la ville de Béjaïa dimanche à 18h. La procession qui a pris le départ de la salle Amirouche a longé le boulevard de la Gare et de la Liberté pour se diriger vers la cité Pépinière. On lisait sur les banderoles «Pour l'application des décisions de justice» et «Nous voulons nos logements». Les marcheurs scandaient «Matabgfha el guira ou nougadhara» (Si vous voulez la guerre, nous n'avons pas peur). Ils sont arrivés devant le siège de la sûreté qui se situe à quelque 4 mètres de la cité Pépinière, une des cités squattées dans la ville de Béjaïa. Les marcheurs et les «squatteurs», face à face, défendaient leur cause par des slogans qui, bien sûr, ont irrité les esprits de part et d'autre. Un cordon de policiers fut installé entre les deux groupes. La marche a failli dégénérer en affrontements n'étaient la sagesse et le dialogue qui furent instaurés par l'officier du service d'ordre entre les deux autres parties. Ce n'est que grâce à cela que le pire fut évité. Les bénéficiaires ont décidé de tenir un rassemblement au niveau de la cour de justice le lendemain. Ce qui s'est fait hier matin. Une délégation a été reçue par le Procureur de la République qui, selon les représentants des bénéficiaires, leur a communiqué que «le dénouement de cette situation est très proche et que la justice n'attend que les procès-verbaux des huissiers». Après cela, la procession s'est dirigée vers le siège de la wilaya où une délégation fut reçue par le wali qui leur confirmera que «la procédure arrive à sa fin et qu'il appliquera les lois de la République même si les forces de l'ordre doivent intervenir. Mais les procès-verbaux des huissiers devront être effectués.» Les bénéficiaires que nous avons pu approcher nous confieront: «Les huissiers ont peur d'aller vers ces cités squattées. Ce qui freine le dénouement de cette affaire.» Les marcheurs se sont ensuite dirigés vers le siège de l'Opgi pour s'enquérir des dernières nouvelles. Les bénéficiaires sont décidés à faire pression sur les autorités afin d'occuper leurs logements avant le Ramadhan. Aujourd'hui, ces citoyens réclament leurs droits puisqu'ils se sont acquittés de toutes les redevances. Nous noterons deux points déplorables. C'est la présence de certains bénéficiaires armés de gourdins, et les jets de pierres contre les locaux de la Sonelgaz. Rappelons que sur les 1742 logements sociaux occupés illégalement pendant la période du 16 au 20 juin, seuls 1007 demeurent occupés sur tout le territoire de la wilaya et pour le chef-lieu, 555 logements sont toujours occupés malgré le dépôt de la première plainte par les services de l'Opgi le 24 juin 2001 auprès du parquet général et la condamnation à l'expulsion rendue les 3 et 10 octobre pour la ville de Béjaïa.