L'Algérie était hier le grenier à blé de l'Europe. Aujourd'hui elle en importe... La production céréalière de la campagne 2012-2013 a atteint 49,1 millions/q au niveau national, en baisse de 900.000 q par rapport à la saison précédente. La sécheresse a frappé en 2013 les zones céréalières de l'est du pays. Ce constat s'est traduit par une hausse de 2,5% des quantités de céréales importées par l'Algérie. Néanmoins, cette hausse en termes de quantités n'a pas affecté la facture d'importation qui a connu une légère baisse de 0,6% par rapport à l'année écoulée. Les importations ont ainsi atteint 3,16 milliards de dollars en 2013, contre 3,18 milliards de dollars à la même période en 2012, reculant de 0,62%. Ces chiffres qui émanent du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, cités par l'APS, imposent de hisser le rendement à l'hectare à au moins, 30 quintaux/ha durant les cinq prochaines années contre 18 q/ha en moyenne actuellement, et seulement six q/ha en 1962. Quant à la superficie céréalière, elle demeure la même (3,4 millions ha) aussi, estiment les professionnels, tout devra se jouer sur les capacités de rendement. Malgré le triplement de sa production depuis l'indépendance du pays, qui atteignait à peine six q/ha, l'Algérie, un des plus gros importateurs de céréales dans le monde, n'arrive pas à satisfaire une demande grandissante. En constante hausse, elle a importé 10,03 millions de tonnes (mt) en 2013, contre 9,79 mt en 2012, en hausse de 2,55%, durant la même période de référence, selon les chiffres du Cnis. En termes de valeur, la facture des importations de blé a connu une stagnation en 2013 pour atteindre 2,12 milliards/dollars, soit la même valeur des importations de 2012, relèvent les Douanes algériennes. A travers ces chiffres, il a été constaté que les quantités de blé (tendre et dur) importées ont atteint 6,30 mt, enregistrant un léger recul de -0,66% par rapport à l'année 2012 où ont été réceptionnées 6,34 mt. Les détails montrent que les importations de blé dur ont atteint 433 millions/dollars pour une quantité de 1,08 mt, tandis que celles du blé tendre ont dépassé les 5,2 mt pour une valeur de 1,68 milliard/dollars, selon les chiffres du Cnis. Ce sont indéniablement les importations de blé tendre qui continuent d'alourdir la facture céréalière de l'Algérie, qui produit de plus en plus de blé dur et d'orge. Devant cet état de faits, une étude a été réalisée par la filière céréales pour améliorer la production du blé tendre, le plus utilisé, notamment pour la farine panifiable et la pâtisserie, informe l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). Citant le Cnis, l'APS indique que les importations d'orge ont atteint près de 152,3 millions/dollars pour une quantité de 514 798 tonnes en 2013, en hausse de 33,6% en termes de valeur par rapport à 2012. Pour les importations de maïs, les Douanes relèvent qu'elles ont totalisé 891,78 millions/dollars en 2013 pour une quantité de 3,2 mt, contre 942,16 millions/dollars en 2012, en baisse de 5,35% en valeur. La production céréalière de la campagne 2012-2013 a atteint 49,1 millions/q au niveau national, en baisse de 900.000 q par rapport à la saison précédente. Ce recul de la production s'explique, selon les professionnels, par la sécheresse qui a touché l'année dernière, les wilayas de l'est du pays, dont Sétif appelée jadis le «grenier de Rome». C'est de cette région que provient, en effet, la majeure partie de la récolte nationale céréalière. De ce fait, l'Etat a décidé de soutenir les agriculteurs pour créer de nouveaux périmètres irrigués en vue d'accroître la production céréalière. L'Algérie avait produit 5,12 mt lors de la campagne 2011-2012, alors qu'une production record (6,12 mt) avait été enregistrée en 2008-2009. Les besoins nationaux en céréales sont estimés à environ 8 mt/an, ce qui classe l'Algérie comme l'un des plus importants pays importateurs de céréales.