Selon une source proche du parti, Saâdani aurait demandé à plusieurs mouhafedhs de signer un engagement attestant qu'ils ne sont pas dans le clan de Belayat et en les menaçant de perdre leurs postes. Les redresseurs du FLN ne lâchent pas prise. Malgré le refus de la wilaya d'Alger de recevoir la demande, le groupe de Belayat a réussi à déposer hier sa demande au niveau du bureau d'ordre, en présence d'un huissier de justice. «Nous avons essayé par tous les moyens et en présence d'un huissier de justice de convaincre le Drag d'enregistrer notre demande, mais en vain», affirme Mohamed Zoubiri, sénateur et membre du comité central. La délégation s'est déplacée pour la troisième fois au siège de la wilaya d'Alger, mais cette fois-ci en présence d'un huissier de justice et d'une cinquantaine de membres du comité central. «La présence d'un huissier de justice vise à prendre acte du refus de l'administration de recevoir notre demande», explique ce sénateur. Contacté par nos soins, ce responsable explique que l'article 37 du règlement intérieur du parti stipule que, seul le président du parti ou le secrétaire général ou les deux tiers du comité central peuvent convoquer une réunion du comité central. Or, les responsables de la wilaya n'ont même pas accepté d'enregistrer la demande au motif qu'elle ne contient pas la signature du secrétaire général, Amar Saâdani. «A travers ce refus, les responsables de la wilaya viennent de bafouer les directives du ministre de l'Intérieur qui avait donné instruction lors de l'installation du wali d'Alger de recevoir les citoyens et de tendre l'oreille», soutient M.Zoubiri. Pour l'ancien coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, cette procédure est tout à fait normale. «Vu que l'administration a fait preuve de réticence, la loi nous donne cette possibilité», a-t-il affirmé en précisant que l'administration est appelée à avancer des explications en cas de refus. Déterminé, M.Belayat promet d'aller jusqu'au bout. «Nous réunirons le comité central, parce qu'il y a des parties qui veulent en finir avec cette situation», a-t-il soutenu, en s'engageant à utiliser tous les moyens pour parvenir à ce stade. M.Belayat estime qu'en cas de refus de la wilaya, il réunira le bureau politique et les membres du comité central et il en rendra compte à l'opinion publique. A la question de savoir s'il peut demander aux membres du comité central de faire pression sur le secrétaire général pour convoquer la réunion du CC, M.Belayat rejette catégoriquement cette possibilité. «Pour nous, le secrétaire général n'existe pas», a-t-il martelé en réitérant qu'il n'a pas besoin des deux tiers pour convoquer le comité central. Il faut reconnaître que la réunion du comité central prévue pour les 19 et 20 février prochains à Mazafran fait l'objet d'une guerre dans les coulisses. Le secrétaire général tente d'user de tout son poids pour faire barrage à cette réunion. Selon une source proche du parti, Saâdani aurait demandé à plusieurs mouhafedhs de signer un engagement attestant qu'ils ne sont pas dans le clan de Belayat et en les menaçant de perdre leurs postes. Le secrétaire général a réuni hier les mouhafedhs des 48 wilayas pour faire barrage à l'action de Belayat. Saâdani a multiplié les déclarations ces derniers temps, en affirmant qu'il est le seul habilité à convoquer le comité central.