Une vingtaine de militaires, de gendarmes et de policiers ont été tués en 2013 En dépit de ces événements sanglants qui mettent à mal la sécurité, le tourisme a repris du poil de la bête en Tunisie. Trois gendarmes et un civil ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche par un groupe terroriste dans la région de Jendouba, dans l'ouest de la Tunisie, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Une patrouille de la garde nationale s'était rendue sur place après avoir été informée qu'un groupe bloquait une route. «A son arrivée, quatre éléments terroristes ont ouvert le feu», tuant deux agents et en blessant deux autres, a expliqué le ministère dans un communiqué. Des renforts ont par la suite été envoyés sur place et ceux-ci ont constaté «que le même groupe avait arrêté une première voiture» et tué deux passagers, un gardien de prison et un civil, selon la même source. Le ministère a indiqué que des «opérations de sécurité» étaient en cours pour localiser le groupe armé, sans donner davantage d'informations. Selon le ministère, l'embuscade a eu lieu près de Bulla Régia, une cité antique romaine et numide situé à une quarantaine de kilomètres de la frontière algérienne, et à environ 150 kilomètres à l'ouest de Tunis. Ce site est notamment connu pour ses villas partiellement souterraines caractéristiques de ce lieu. Il est aussi renommé pour ses mosaïques. La Tunisie a connu un essor de violences terroristes depuis la révolution de janvier 2011. Les opposants tunisiens Choukri Belaid et Mohamed Brahmi ont été victimes de ces exactions terroristes. Une profonde crise institutionnelle dans le pays a suivi ces drames. Les autorités tunisiennes ont revendiqué courant février des victoires contre le terrorisme, annonçant une série de morts et d'arrestations de «terroristes», dont des suspects liés à l'assassinat des deux opposants. Une vingtaine de militaires, de gendarmes et de policiers ont été tués en 2013 en Tunisie dans des affrontements avec des groupes armés qui selon Tunis sont liés à Al-Qaïda. Aucune attaque n'a cependant été revendiquée. Le pays émerge tout juste de plusieurs mois de blocage, avec l'adoption fin janvier d'une nouvelle Constitution, trois ans après la révolution, et la formation d'un gouvernement apolitique devant mener la Tunisie vers des élections générales. Le parti islamiste Ennahda, arrivé en tête des premières élections après la chute du président Zine El-Abidine Ben Ali, a en effet remis le pouvoir aux termes d'un accord âprement négocié. En dépit de ces évènements sanglants qui mettent à mal la sécurité, le tourisme a repris du poil de la bête en Tunisie. Les recettes touristiques de la Tunisie ont enregistré en janvier une progression de 1,3% soit en valeur de 200 millions de dinars (environ 126 millions USD) par rapport au même mois de l'année 2013, souligne le ministère du Tourisme. Les chiffres du ministère montrent que ces recettes sont encore plus haussières, à raison de 23,2%, par rapport aux indicateurs de janvier 2010. Lors du premier mois de l'année en cours, les établissements touristiques tunisiens ont enregistré 967.722 nuitées. Un nombre qui reste inchangé, selon la même source, en comparaison avec le même mois un an auparavant.