Poingnée de main entre le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja et Ramtane Lamamra Ramtane Lamamra a précisé qu'il y a des mouvements illégaux concernant notamment la drogue au niveau des frontières algéro-marocaines. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s'est exprimé, hier, sur la question des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc, après l'histoire des réfugiés syriens qui auraient tenté de les traverser. «Les frontières terrestres sont fermées. Il n'y a aucun mouvement officiel concernant les personnes ou les marchandises», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja. M.Lamamra a précisé que «la réalité montre qu'il y a des mouvements illégaux concernant notamment la drogue et certaines personnes africaines». Les différents services de sécurité algériens ont, en effet, saisi, ces derniers mois, des quantités importantes de drogue en provenance du Maroc. L'orateur a affirmé, dans le même contexte, que l'Etat algérien veillera à appliquer les lois du pays et assumera les conséquences qui découleront de la fermeture des frontières. «Nous ne considérons pas que les incidents générés par cette situation (la fermeture des frontières, Ndlr) nécessitent des réactions politiques (officielles)», a-t-il encore noté, avant de souligner qu'il s'agit, pour les autorités des deux pays, d'appliquer les lois. Concernant les réfugiés syriens, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé qu'ils sont en nombre important en Algérie. «Ils sont bien pris en charge», a-t-il précisé. Cela avant de marteler que si l'un de ces réfugiés quitte le pays d'une manière illégale, l'Etat algérien n'en est pas responsable. A propos de la situation au nord du Mali et la tentative du Maroc de s'y impliquer, M.Lamamra a répondu que l'Algérie ne ressent aucune compétition ou difficulté à poursuivre sa mission de «facilitateur» de dialogue entre les parties en conflit. «Depuis l'indépendance du pays, a-t-il dit, l'Algérie a joué le rôle naturel de facilitateur à chaque fois que le Mali connaissait une crise». il ajoute que l'Algérie n'a jamais fait preuve d'indifférence surtout qu'elle est sollicitée par les groupes politico-militaires et le gouvernement malien pour un dialogue inter-malien. «Aujourd'hui, l'Algérie est amenée à poursuivre ses efforts (pour une sortie de crise pacifique)», a-t-il poursuivi. En réponse à une question sur l'activité de l'Union pour la Méditerranée (UPM), il a indiqué qu'il s'agit «d'un cadre informel dont la consistance commence à prendre forme sur le plan économique», et que «sur le plan politique, il y a également des interactions et consultations qui sont envisagées». Il a fait savoir qu'il y a un nombre d'activités qui sont entreprises au sein de l'UPM pour lui permettre de réaliser les objectifs qui lui sont assignés, même si ces activités ne sont pas beaucoup médiatisées. Pour sa part, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, en visite de trois jours en Algérie, a affirmé le soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Notre position vis-à-vis de la question du Sahara occidental est la même que celle de l'Algérie. Nous soutenons le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et nous sommes prêts à adhérer à toutes les solutions qui sont acceptées librement par le peuple sahraoui», a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie finlandaise a, par ailleurs, salué les progrès enregistrés en Algérie dans divers domaines, dont celui de la sécurité, «après la période difficile par laquelle le pays est passé». Pour la situation qui prévaut dans les pays du Sahel et dans d'autres pays d'Afrique, M. Erkki a indiqué que son pays «partage les mêmes appréciations et opinions avec l'Algérie sur la gestion des crises et leurs solutions».