Une posture qu'elle entend défendre en dépit de la multiplicité des actions entreprises par quelques pays voisins. « Nous militons pour une stratégie de coordination entre toutes les initiatives visant la résolution des conflits dans la région », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d'une conférence de presse organisée, hier, à Alger, en compagnie de son homologue finlandais, Erkki Tuomioja, qui effectue une visite de trois jours en Algérie. Pour le chef de la diplomatie algérienne, il existe un risque de chevauchement et de déperdition si les démarches entreprises par les organisations qui activent dans ce cadre, telles que le Cemoc, l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne, et même les nouvelles organisations fraîchement créées, telles que le « groupe des 5 » (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad), œuvrant pour une coopération sahélo-saharienne. Une initiative saluée par le ministre qui a évoqué la stratégie plus globale de l'Union africaine en matière de sécurité, de gouvernance et de développement. « L'Algérie se félicite de cette initiative des pays de la région », a-t-il, signalant la tenue, à Niamey, aujourd'hui, de la troisième réunion ministérielle du processus de Nouakchott pour « avancer dans la prise de mesures concrètes et la mise en place d'arrangements sécuritaires pour opérationnaliser l'architecture africaine de sécurité dans la Sahel ». « Nous constatons du point de vue de l'Union africaine que trois organisations régionales, trois régions africaines sont intéressées par la sécurité dans l'espace sahélo-saharien, d'où le lancement de cette initiative, le 17 mars 2013, à Nouakchott, et la 3e réunion de Niamey », a conclu M. Lamamra. Le Mali, le rôle leader de l'Algérie Selon M. Lamamra, l'Algérie, depuis son indépendance, n'a jamais cessé de jouer un rôle de facilitateur entre les différents groupes politiques et militaires et les autorités maliennes. Le ministre a ajouté que c'est le président malien qui a sollicité l'aide d'Alger pour aider son pays à se remettre sur selle, rappelant la coopération jamais démentie du gouvernement algérien avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). « On ne peut pas rester insensible devant l'instabilité d'une région qui se trouve dans notre voisinage immédiat », a-t-il réaffirmé, soulignant que l'Algérie milite depuis toujours en faveur d'une solution politique qui permet un dialogue intermalien à Bamako. « L'Algérie est en position de force par rapport à la confiance que lui témoignent les Maliens et de par ses atouts », a-t-il résumé, précisant ne pas chercher l'« exclusivité » dans les efforts visant à régler la crise. « Nous saluons toute action visant cette dynamique. Nous ne sommes pas en compétition avec d'autres pays. Je ne me prononce pas sur des périples tout à fait naturels, mais nous disons que chaque pays a son style diplomatique », a-t-il précisé. La Finlande, un partenaire prometteur Sur un autre plan, M. Lamamra a salué le « niveau » d'échanges économiques entre l'Algérie et la Finlande, soulignant l'importance d'élargir le champ de coopération bilatérale à davantage de projets d'investissement dans différents domaines. Parmi les sujets abordés avec son homologue finlandais, Tuomioja, le premier responsable de ce niveau à visiter le pays, le chef de la diplomatie algérienne a cité le parcours du Grand Maghreb, la question du Sahara occidental, la crise syrienne, la situation en Afrique, le Sahel. M. Lamamra a évoqué aussi avec M. Tuomioja le rôle de l'UE dans la résolution de la crise dans la République centrafricaine, ainsi que les « liens solides » qui existent entre l'Union africaine, l'Organisation des Nations unies et l'Union européenne, notamment dans la préservation de la paix et la sécurité. En réponse à une question sur l'activité de l'Union pour la Méditerranée (UpM), il a indiqué qu'« il s'agit d'un cadre informel, dont la consistance commence à prendre forme sur le plan économique, et que sur le plan politique, il y a également des interactions et consultations qui sont envisagées ». Quant au ministre finlandais des Affaires étrangères, il a souligné la nécessité d'identifier de nouveaux domaines de coopération, particulièrement l'environnement, l'agriculture, la gestion des eaux, le commerce, l'investissement, la culture. M. Erkki Tuomioja, qui a salué les progrès enregistrés en Algérie dans divers domaines, dont celui de la sécurité, « après la période difficile par laquelle le pays est passé », a fait savoir que son pays partage la position algérienne qui appelle au droit des Sahraouis de disposer de leur avenir. Il a exhorté les parties impliquées à plus de créativité dans la recherche des solutions.