La participation de la femme travailleuse au développement économique est "un processus irréversible", a affirmé mercredi à Alger le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mohamed Benmeradi. Intervenant à l'ouverture d'une conférence nationale sur "la femme travailleuse et le dialogue social", le ministre a indiqué que "le double rôle que joue la femme en tant que travailleuse et syndicaliste ou membre aux instances dirigeantes de certaines organisations syndicales prouve qu'elle a pris les choses en main et que ses capacités de gérer et de participer au développement économique relèvent d'un un processus irréversible". Le ministre a rappelé le code du travail algérien qui "s'inscrit en droite ligne" des conventions internationales que l'Algérie a adoptées ajoutant que les législations nationales "ne font pas de distinction entre la femme et l'homme". Il a cité dans ce contexte, certaines procédures établissant "une discrimination positive en faveur de la femme" concernant la protection de ses droits en matière de travail de nuit, des congés de maternité, d'allaitement et autres. Concernant les disparités qui caractérisent les salaires de l'homme et de la femme, une question qui fait l'objet de débats dans plusieurs pays même les plus développés, M. Benmeradi a indiqué que "cette question n'est pas du tout à l'ordre du jour en Algérie où les salaires des travailleurs sont définis en fonction du régime des salaires et non du genre". Cette absence de disparité dans le monde du travail en Algérie se manifeste, dans le cadre du dialogue social, à travers le droit de la femme travailleuse d'être membre fondateur d'une organisation syndicale, "ce qui lui confère la possibilité de participer à la vie syndicale aux cotés de son collègue l'homme, la finalité étant de réaliser les objectifs inhérents à la promotion du travail", a-t-il dit. Il a rappelé à cette occasion les différents rapports de l'Organisation des Nations sur les Droits de l'homme qui soulignent que "la femme travaille pendant une durée équivalant aux 2/3 des horaires en vigueur dans le monde et produit la moitié de l'alimentation mondiale, mais que son salaire ne dépasse pas les 10% du revenu dans le monde". De son côté, la ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Souad Bendjaballah a souligné que cette rencontre "vient couronner une série de rencontres auxquelles ont participé près de 140 femmes représentant différents secteurs d'activités, syndicats de travailleurs, patronat et associations activant dans le domaine de la promotion de la femme". Le Secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a mis en avant l'avancée remarquable enregistrée par la femme travailleuse dans les secteurs d'activités économique, social et administratif soulignant toutefois qu'"elle ne jouit pas pleinement de certains droits professionnels et syndicaux". Initiée par le ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, cette conférence est marquée par la participation de plus de 200 personnes représentant les départements ministériels concernés, les deux chambres du Parlement, des syndicats et des associations féminines. Cette rencontre de deux jours a pour objectif de renforcer le rôle économique de la femme active et améliorer le taux de participation de la femme aux concertations et dialogues collectifs.