Amine Bensemane, le président de la fondation Filaha Innove, a estimé qu'il est temps que l'importation massive cesse pour laisser la chance aux différentes filières agricoles de se développer. La valorisation du label Algérie et la mise en synergie des efforts des professionnels de l'agriculture et de l'agroalimentaire ont été mises en avant, hier à Blida, au cours d'une conférence-débat régionale consacrée à la région de la Mitidja.Initiée par la fondation Filaha Innove sous le slogan «Synergie fertile pour la vie», la rencontre tenue en prévision du Salon international de l'élevage, de l'agroalimentaire et de l'agro-équipement, prévu du 15 au 18 mai prochains au Palais des expositions (Safex), a regroupé un panel d'experts dans le domaine qui ont mis l'accent sur la «valorisation des produits agricoles au profit des consommateurs». Intervenant lors de cette conférence, Amine Bensemane, le président de la fondation Filaha Innove a souligné l'importance de la valorisation, de la coordination et des synergies entre l'amont qui est l'agriculture, et l'aval qui est l'agroalimentaire. Il estime également qu'il «est temps que l'importation massive cesse pour laisser la chance aux différentes filières agricoles de se développer davantage et permettre la valorisation de leurs produits». Selon M.Bensemane, le label Algérie est très souvent dévalorisé et usurpé d'où la nécessité de «produire et valoriser nos productions agricoles, qu'elles soient des produits du terroir ou issues de l'agro-industrie». Les professionnels des filières de production et de transformation pour la promotion et le développement des produits alimentaires, notamment ceux des filières du lait, des viandes et de l'aviculture nécessitent «davantage d'efforts pour les rendre plus compétitives, plus productives et plus diversifiées» a-t-il souligné, mettant en exergue le développement de l'initiative privée et du renforcement de la professionnalisation des opérateurs économiques et de leurs organisations interprofessionnelles. M. Bensemane a attiré l'attention sur les filières agricoles-clés telles que l'aviculture, laitière, céréalière et maraîchère, qui ont un potentiel capable de répondre à la demande de l'industrie agroalimentaire, seulement elles sont bloquées par les importations massives. Il estime que «chacun doit innover, nous devons sortir de l'agriculture archaïque». Pour sa part, M.Hadj Henni, expert chargé de la valorisation des produits agricoles à la fondation Filaha Innove, est revenu sur les caractéristiques de la région et son potentiel agricole. «La Mitidja est la plate-forme de tous les poumons agricoles du pays» a-t-il dit. Selon lui, la production de produits de qualité contribue à la protection du consommateur. Il a évoqué également la problématique de la dépendance et estime que «nous ne pouvons pas continuer d'être dépendants des autres pays en matière d'aliments». Il estime que «l'Algérie dispose de plusieurs régions pouvant offrir des produits sains et de qualité. Avec ça, nous pouvons, non seulement satisfaire la demande intérieure, mais également l'exportation». Il a, en outre, déploré le fait que la région de la Mitidja souffre de la réduction des espaces agricoles induits par les travaux de réalisation de bâtiments. Aggoun Abdelkader, président du Club des entrepreneurs et industriels (Ceimi) a dressé un bilan positif de l'agriculture algérienne. Il considère, par ailleurs, que la disponibilité régulière de la matière première constitue aujourd'hui un atout pour l'industrie agroalimentaire qui ne va plus chercher cette matière première à l'étranger. K. B.