Quelle idée!!! En effet, qui a jamais voulu mourir pour Fallouja, Homs, Benghazi... et d'autres villes aux noms si barbares aux confins de la planète? Non, bien sûr que non. Il existent toutefois ceux qui sont prêts à se «sacrifier» pour leur apprendre la «civilisation» et la «démocratie» à coups de trique, de défoliant et autres bombes (cf; les GI's américains en Irak et en Afghanistan). Parmi eux, le célèbre journal américain, The Washington Post, un des porte-voix de la manière forte envers les «barbares» que seraient les autres peuples, autres que ceux, bien sûr, bien «nés». Ainsi, le rien moins qu'illustre Washington Post, tout en regrettant que le président Obama n'en fasse pas plus pour imposer l'hégémonie américaine sur le monde - lui rappelant qu'il a failli à son rôle de gendarme de la planète - n'a pas, par ailleurs, caché son dépit que les présidents russe, Vladimir Poutine, et chinois, Xi Jinping n'aient «visiblement pas reçu la note d'information sur la manière de se comporter au XXIe siècle» fin de citation. Tout un programme! Comment se comporte-t-on au XXIe siècle? En montrant ses muscles, en jetant de l'huile sur le feu, en suscitant des «révoltes» partout où, précisément, l'American way of life n'a, de toute évidence, pas droit de cité. C'était le cas de la Libye «otanisée» par la France et la Grande-Bretagne, avec l'appui des Etats-Unis, c'était le cas de la Syrie où les mêmes apportent soutien et aide multiformes à des jihadistes mâtinés de rebelles pour la bonne cause. La cause de l'Occident, assurément. C'est le cas de l'Ukraine aujourd'hui, où des extrémistes de droite, pour ne point dire des néo-nazis, ont pris le pouvoir à Kiev, sous les auspices et les encouragements de ceux-là qui ont le «comportement» du XXIe siècle. C'est ce même journal accusant la Russie d'invasion de l'Ukraine, qui omet, sans doute un oubli, de signaler ou de souligner que ce sont les Etats-Unis qui ont ouvert la brèche, par leur invasion de l'Irak, il y aura tout juste 11 ans, le 21 mars prochain, et défini cette illustre manière de se «comporter au XXIe siècle». D'une manière ou d'une autre, ceux qui se considèrent comme les «maîtres» du monde, ont favorisé - singulièrement depuis l'avènement, précisément, du XXIe siècle - la force au détriment du dialogue, imposé leur diktat, quand il fallait traiter avec les autres des problèmes qui se posent aux nations... Pour revenir à l'Ukraine, c'est curieux que les médias occidentaux aient totalement passé sous silence le fait que ce sont les pro-Occidentaux ukrainiens qui ont mis le feu aux poudres en violant «l'accord» intervenu entre les parties - obtenu par la médiation européenne - quand ils se sont empressés de destituer le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch. D'ou le clash! Un véritable coup d'Etat parlementaire qui s'est traduit par une crise dont personne ne peut en mesurer aujourd'hui les retombées - politiques, économiques, stratégiques et financières - non seulement sur l'Ukraine et/ou la Russie, mais sur l'ensemble du monde. La crise ukrainienne est d'abord le résultat d'une politique occidentale agressive contre tous ceux qui ne partagent pas leur philosophie de la vie. Ainsi, sans état d'âme, l'Occident soutient des néo-nazis en Ukraine - l'un des leaders de l'opposition ukrainienne, le patron de l'extrême droite «Pravy Sektor», Dmitri Iaroch, admet dans sa page Facebook avoir aidé les extrémistes tchétchènes entre 1994 et 2007, demande la réciproque par l'appel à l'aide d'Oumarov pour conquérir le pouvoir à Kiev - forme les jihadistes en Syrie et tente d'allumer le feu au Venezuela. A Kiev, il y eut un processus qui a débouché sur une usurpation du pouvoir par l'extrême droite ukrainienne. L'Union européenne et les Etats-Unis se sont empressés de lui apporter leur appui. L'Occident a ainsi réussi en Ukraine, ce qu'il a piteusement échoué à faire en Syrie, alors que la Libye est livrée à tous les extrémismes. En fait, la crise ukrainienne, la pire entre Occidentaux et Russes depuis la fin de la Guerre froide en 1989, comporte nombre d'inconnues qui mettent la paix mondiale en stand-by. Une certitude cependant, comme le dit avec suffisance, le Washington Post, bien «se comporter au XXIe, siècle» c'est laisser les «barbares» s'entre-tuer - c'est le cas en Syrie et en Libye notamment - tout en leur fournissant des armes à gogo. C'est tout bénéfice pour l'économie occidentale et ses complexes militaro-industriels qui fonctionnent à plein régime pour répondre aux demandes des pays où l'Occident a suscité l'horreur et les guerres fratricides. Alors, qui veut mourir pour Sébastopol? Plutôt, l'Occident veut-il vraiment mourir pour Sébastopol?