L'homme d'affaires qui passe aux yeux de l'opinion publique pour un «intouchable» vient de consommer son premier échec. En effet, Issad Rebrab, patron de Cévital qui a fait l'objet de poursuites judiciaires à la suite d'une plainte déposée par la Direction des travaux publics (DTP) de la wilaya de Béjaïa pour extension illégale, a vu ses travaux arrêtés depuis mercredi passé. L'affaire opposant la DTP au patron de Cévital remonte au début des travaux qui ont vu l'installation de la raffinerie, il y a deux ans. A cette époque, le patron de Cevital affirmait qu'il s'agissait «d'une déviation d'une conduite de gaz de propane qui pourrait être un véritable danger pour toute l'installation». Constatant les dégâts causés à la nature, le site devenait sujet de discussion au niveau de la société civile. Ce qui a provoqué la réaction des élus APC et APW qui ont saisi par écrit le concerné en l'invitant à restaurer le site après les travaux au premier lieu. Constatant réellement qu'il s'agissait d'une extension illégale, les élus, sous pression, ont saisi qui de droit. C'est à ce moment-là que la DTP avait pris le problème en charge. Notre source affirme que Mme Rahou, directrice de la DTP, avait saisi par écrit le P-DG de Cévital comme première action, en l'interpellant sur «l'illégalité des travaux d'extension qu'il avait entrepris tout en l'invitant à les suspendre». Loin d'abdiquer, l'intouchable patron continua, en toute impunité, les travaux en dépit de plusieurs mises en demeure dont la première date du mois de juin 2003 émanant de l'APC, de l' APW et de la DTP. Ce qui a poussé cette dernière à recourir à la justice en déposant plainte contre le P-DG de Cévital. Une plainte retirée une première fois, précise notre source, après l'intervention de département de M.Amar Ghoul, ministre des Travaux publics qui avait «promis à M.Rebrab de régler l'affaire à l'amiable» à condition de procéder à l'arrêt immédiat des travaux d'extension. A cette date, tout semblait entrer dans l'ordre au point où la directrice des travaux publics décide de retirer la plainte, croyant à l'engagement pris par l'homme d'affaires d'arrêter les travaux d'extension. Mal lui en prit puisque les travaux continueront au su et au vu de tous. Ce qui obligea une seconde fois la DTP à déposer une nouvelle plainte tout en faisant confiance à la justice d'agir dans le bon sens. Se mettant dans la peau de la victime, le P-DG de Cévital, seul responsable et premier concerné de ce crime écologique, avait crié au complot ourdi par des manoeuvres politiciennes. D'ailleurs, M.Rebrab n'hésita pas à étaler sa version des faits en soutenant que «rien ne se fait dans l'illégalité, mon investissement a été réalisé après l'obtention de concessions de la part de l'EPB (Entreprise portuaire de Béjaïa et de la direction des domaines». Une allégation que M.Abdelkader Boumsilla, premier responsable de l'EPB en question, réfute «les travaux d'extension que le P-DG de Cévital avait opérés, sont du domaine public maritime qui relève automatiquement des compétences de la DTP et de l'EPB qui avait amodié un espace dans l'enceinte du port à Cévital comme il l'avait fait pour l'Oaic et Cimed». Aujourd'hui, constatant qu'un crime écologique est en train d'être exécuté à la barbe de tous, la justice a décidé de prendre le taureau par les cornes et le procureur a dû recourir à la force publique pour arrêter les travaux d'extension engagés par l'industriel pour agrandir son entreprise. De ce fait aucune extension ou espace ne peut être accordé sans autorisation préalable sous forme de concession ou d'acte de propriété. Aujourd'hui, quelle que soit la décision prise par la justice, une chose est sûre, la seule victime demeure la nature. En fait, l'environnement... c'est... vital.