«Le FLN est en mesure de collecter plus de 4 millions de signatures» Il nie l'existence d'un QG de campagne pour le président candidat, chaque parti mènera sa campagne en solo. Après son éclipse et son refus de s'adresser aux médias, le secrétaire général du FLN qui n'a pas donné signe de vie depuis le 16 février dernier est réapparu hier dans un chapiteau dressé à proximité de l'hôtel Mazafran à Zéralda. Amar Saâdani qui devait lire un long discours transcrit sur plusieurs pages, s'est contenté d'une allocution laconique. Très sobre, son speech n'a duré qu'un peu plus de cinq minutes lors de cet meeting qui devait se dérouler le 22 février dernier. Plusieurs centaines de jeunes y compris des handicapés, acheminés par bus de partout, ont écouté la harangue de Saâdani. Pour le secrétaire général du FLN, le candidat président pourra faire l économie d'une campagne électorale. «Le président Bouteflika n'a pas besoin de faire la campagne pour être élu, lors du prochain scrutin présidentiel. A elles seules, les grandes réalisations à son actif témoignent en sa faveur et discourront à sa place». Cette campagne «particulière sera tout juste une grande fête et kermesse à laquelle le FLN tient à participer», dixit Amar Saâdani. Tout en estimant que l'Algérie traverse une période très difficile, il réitère lors de son point de presse improvisé à l'issue de son meeting que «le président se porte bien et son état de santé qui s'améliore de plus en plus, ne l'empêchera pas d'assumer un mandat supplémentaire». Et de poursuivre, «Bouteflika assumera pleinement ses prérogatives constitutionnelles». A la question de savoir pourquoi dans ce cas le Président ne s'est pas adressé au peuple, il objecte: «Le Président a parlé pendant 15 ans. Le peuple et Bouteflika se connaissent très bien et tout ce qui se dit autour de sa candidature sert à amplifier des polémiques ni plus ni moins.» Invité à commenter les récentes manifestations de la rue réprimées contre le 4e mandat, Saâdani réfute ces actions en bloc. «Mais de quelle rue parlez-vous?» Pour lui, «le rassemblement des jeunes attroupés dans un chapiteau à Zéralda est la seule démonstration populaire qui vaille d'être citée». En outre, Saâdani juge inconsidérées les positions politiques de ceux qui appellent au boycott et ceux qui s'opposent au 4e mandat de Bouteflika. Les adeptes de ces positions sont invités par le secrétaire général du FLN «à respecter la voix du peuple incarnée par le FLN». Du boycott actif adopté par plusieurs partis politiques, Amar Saâdani n'y comprend rien. D'après lui «on ne peut pas prétendre boycotter un scrutin d'un côté et programmer des actions d'une campagne pour l'abstention d'un autre». «Dans une scrutin, soit on participe, soit on ne participe pas», dit-il. S'agissant des charges de fraude ciblant son parti, accusé de puiser dans les registres de l'Etat civil pour remplir les formulaires de signatures de souscription individuelles au profit de Bouteflika, il répond que «les candidats n'ont pas à s'immiscer dans l'opération de contrôle de l'authenticité des signatures, une prérogative qui relève exclusivement du Conseil constitutionnel». De plus, soutient-il, «le FLN est en mesure de collecter plus de 4 millions de signatures». A propos de la campagne à deux niveaux que doit mener le FLN, a savoir le parti et le QG de campagne regroupant les partisans du 4e mandat, Saâdani nie l'existence d'une quelconque coordination ou concertation entre les partis soutenant le Président pour mener une campagne commune. «Chaque parti y compris le FLN mènera sa campagne pour le candidat Bouteflika en solo», affirme-t-il. Si Saâdani souhaite la bienvenue et accueille favorablement tous les souteneurs du 4e mandat, y compris Abderrahmane Belayat, en revanche, il rejette la position ouverte de Abdelkrim Abada qui a appelé les citoyens à voter librement sur le candidat de leur choix. Sur ce, il indique: «Les positions du FLN sont exprimées par son secrétaire général. Ce qui se fait en dehors des instances légitimes n'engage pas le FLN.» Par ailleurs, Saâdani est sûr que «le poste du vice-président de la République sera créé à la faveur de la prochaine révision de la Constitution.» Enfin, faisant allusion au DRS, Saâdani conclut que «le FLN plaidera pour la création d'un Etat civil où la liberté de presse, l'indépendance de la justice, l'autonomie des partis politiques seront assurées».