La création de la télévision privée Wiam TV a soulevé de nombreuses questions dans les milieux de la communication à Alger. Pourquoi le staff de Bouteflika lancerait-il une chaîne privée alors que plusieurs télévisions privées et les télévisions publiques: l'Entv, A3, Canal Algérie et la chaîne amazighe sont à la disposition du candidat Bouteflika? Le staff du candidat Bouteflika ne serait-il pas content du traitement de ces télévisions alliées à son discours pour lancer une télévision privée? En tout cas, sur le terrain les choses vont vite. Nous avons appris de source sûre que l'ancien directeur de Canal Algérie, Lotfi Cheriet, serait installé à la tête de cette télévision privée nouvellement lancée. Selon ces mêmes sources, la chaîne sera lancée sur les traces de TF1, une télévision privée qui est acquise totalement au service du président en place. Ça a été le cas avec Sarkozy, notamment. Comme pour TF1, Haddad sera pour Wiam TV l'équivalent de Bouygues. D'importants moyens techniques et humains seront consacrés à cette nouvelle chaîne de télévision privée. Cette nouveauté dans le traitement audiovisuel dénote une volonté de se séparer du cercle de la télévision publique. Une bonne nouvelle diraient certains qui estiment que la télévision publique devrait, grâce à ce redéploiement audiovisuel, recouvrer son indépendance politique et éditoriale. En tout cas, au 21 boulevard des Martyrs, on appréhende cette nouvelle concurrence d'une télévision «parapublique». Dès l'annonce des résultats du Conseil constitutionnel et la sélection officielle du candidat Bouteflika, la télévision publique envisage d'ouvrir ses studios pour tous les candidats et à leurs représentants. Une grande émission spéciale présidentielle est en préparation dans le service d'information. Elle sera animée par deux présentateurs: un homme et une femme. Et déjà on se bat pour figurer au générique de cette importante émission. Quatre journalistes sont déjà en lice pour la diriger: Les journalistes de la A3, Wahiba Amari et Khaled Bensalem et les anciennes vedettes du JT de 20h, Karim Boussalem et Farida Belkessem. Dans les coulisses et dans les rédactions on est plutôt favorables aux premiers cités, en raison de leur professionnalisme et leur rigueur. En revanche, pour ce qui est de Farida Belkessem et Karim Boussalem, on leur reproche leur langue de bois et omniprésence dans les événements nationaux. Il est clair que l'Entv a besoin de sang neuf, mais également de ces figures restées populaires et professionnelles comme Soraya Bouamama qui s'est longuement illustrée sur l'émission Forum de l'Entv. En tout cas, les prochaines semaines seront un test décisif pour la télévision publique et son avenir. [email protected]