Les participants auraient été mal informés des dispositions du nouveau statut proposé. Les travaux de l'assemblée élective du Croissant-Rouge algérien (CRA), qui se sont ouverts, hier à Alger, ont été marqués par une ambiance plutôt «houleuse». Un désordre était fortement perceptible au moment même des inscriptions où l'identité des délégués des 48 wilayas étaient vérifiée pour contrôler la conformité des noms avec la liste devant participer à l'assemblée générale. Cette rencontre à laquelle n'a pu assister la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah qui a transmis une déclaration aux délégués participants, lue à l'ouverture des travaux. «Elective» c'est l'objectif déclaré de cette AG de deux jours réunie pour plébisciter un nouveau président à la tête de cette association humanitaire qui a vu le jour durant la guerre de Libération en 1956 à Tanger (Maroc) sous la présidence de feu docteur Hassen Boukli, et ce grâce au concours précieux du Comité international de la Croix-Rouge. La cohue des participants était motivée par le «manque d'organisation» manifeste de cette rencontre, mais aussi et surtout, selon certains participants, par la «proposition d'un nouveau statut que les délégués n'ont pas eu le temps de consulter». Les activités du Croissant-Rouge sont gelées depuis deux ans, date à laquelle a pris fin la dernière mandature de Hadj Hamou Benzguir après la divulgation d'un lourd détournement de fonds et de dons provenant généralement d'institutions internationales et en devises quand ils sont pécuniaires. Ces malversations avoisineraient «21 milliards de centimes» et pour lequel l'ex-président et le secrétaire général, Lahcène Bouchakour seraient actuellement sous «contrôle judiciaire». D'autres délégués approchés par la presse affirment que «les déboires du CRA remontent à 2001, période à laquelle Djamel Ould Abbès était ministre.» Le nouveau statut réclamé devrait amender l'ancien surtout en ce qui concerne «l'action sur le terrain» qui devrait être favorisée pour éviter de nouveaux blocages ou des anomalies financières comme le détournement sus-cité ou l'établissement par le CRA de pas moins de «21 comptes bancaires» confirmés lors de la constitution du bureau de l'AG élective. Le nom de Saïda Benhabyles, présidente de l'Association nationale de la femme rurale, circule déjà parmi les participants comme candidate potentielle et future présidente du CRA. Un comité interministériel a été chargé d'assurer sa gestion courante et en août 2013, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait désigné le docteur Abdellah Touafek pour remplir cette mission difficile, afin de préparer cette assemblée générale élective. Le quotidien El Watan rapporte que la candidature au poste de la direction du CRA, du Dr Driss Allouache, avocat et membre de la Commission nationale de réforme de la justice et professeur à l'université, a été rejetée par le ministère de la Solidarité. Le Dr. Allouache se refuse d'accepter cette exclusion car, selon lui, il remplit toutes les conditions requises.