«Je suis le Jésus-Christ politique. Je suis une victime patiente, je m'entends avec tout le monde, je me sacrifie pour tout le monde.» Silvio Berlusconi Au moment en Algérie, où on discute de la loi sur l'audiovisuel, en Tunisie, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), vient de rendre public un cahier des charges qui fait couler beaucoup d'encre. Ainsi, ce nouveau système de cahiers des charges conditionne désormais l'octroi d'autorisations d'émettre aux chaînes de radio et de télévision privées ou associatives. Au rang des conditions à remplir, le postulant ne doit pas appartenir à un parti politique. Il doit, en outre, être Tunisien, s'engager à recruter des journalistes tunisiens à plein temps. Au cours d'une conférence de presse, Nouri Lejmi, le président de la Haica, a insisté sur le principe de l'égalité des candidats à la création de médias audiovisuels. Le nouveau dispositif réglementaire promet la liberté et le pluralisme de ces medias qui, en retour, doivent respecter les règles professionnelles. Le détenteur d'une autorisation ne peut créer plus d'une chaîne de radio ou de télévision. Il ne doit pas être patron ou actionnaire d'un établissement de sondage ou d'une agence de publicité en relation avec d'autres supports médiatiques. Parmi les engagements à prendre, les opérateurs audiovisuels doivent respecter le droit de la femme à une présence équitable dans les médias. Est également requise l'exigence de transparence financière afin de protéger le paysage audiovisuel de l'argent sale et du blanchiment d'argent. Est interdite la publicité pour le tabac, l'alcool, les astrologues et tout type d'armes. Désormais, un long métrage ne peut être interrompu plus d'une fois par un spot publicitaire. Toute publicité est proscrite lors du journal. Le temps de la pub ne peut dépasser 8 minutes par heure en période ordinaire et 12 minutes par heure durant le mois du Ramadhan. Pour autant, les nouveaux textes ne résolvent pas le problème du secteur audiovisuel tunisien en manque de financements solides. Cette nouvelle donne remet en cause les ambitions politiques de Nebil Karoui, patron de Nessma TV, qui souhaiterait créer un parti et se lancer pour la présidentielle 2014. Il remet en cause surtout le financement de l'actionnaire italien Silvio Berlusconi qui est associé dans la chaîne de Nebil Karoui à hauteur de 25%. Ce nouveau cahier des charges, prévoit, notamment un taux maximal de participation (10%) à ne pas dépasser pour les actionnaires étrangers engagés dans le capital d'une entreprise tunisienne de médias. La Haica a déjà poussé au départ le Palestinien Tarek Kadada, actionnaire majoritaire (49%) de Hannibal TV, qui a laissé entendre, en début février, qu'il pourrait retirer ses parts du capital de cette chaîne privée satellitaire. Il voulait ainsi protester contre le cahier des charges à destination des médias tunisiens que prépare actuellement la Haica. [email protected]