C'est par les plus beaux airs d'opérette des pays membres de l'Union européenne que le coup d'envoi de ce festival a été donné dimanche soir. C'est avec Ode à la joie de Beethoven que la 5e édition du Mois culturel européen a été inaugurée, dimanche soir dernier, à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth, en présence des représentants, diplomates des pays membres de l'Union européenne. Présidé par Lucio Guerrato, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne, ce dernier, a souligné lors de cette cérémonie, l'ampleur de la manifestation coïncidant avec deux événements majeurs : La célébration de la Journée de l'Europe, le 9 mai et le plus important élargissement que l'Union européenne ait jamais connu, le 1er-Mai, le passage en effet de 15 à 25 membres. Cela se fête effectivement ! Ainsi, et loin de vouloir verser dans «les discours rhétoriques», M.Gerrato fera remarquer que l'idée d'une Europe unifiée, est une idée utopiste de certaines personnes et qui grâce à la persévérance dans la paix, après des générations de division et de conflit, nous sommes en train, dit-il, «de vivre une utopie réalisée». A propos du menu de la soirée, un gala d'opérette baptisé La vie en rose, M.Lucio Gerrato indiquera que l'opérette est la soeur cadette de l'opéra. «Elle est l'incarnation, confie-t-il, du beau, du bonheur, de l'amour, de l'amitié et du rêve» et de préciser enfin : «C'est un patrimoine culturel commun à tous les pays des Etats membres». Aussi, cet ensemble qui a été créé à l'occasion de cette cérémonie d'ouverture du Festival culturel européen, est composé d'artistes autrichiens, tchèques, hongrois et slovaques. Notons que historiquement européens depuis toujours, la République Tchèque, la Hongrie et la République Slovaque sont devenues récemment Etats membres de l'Union européenne. Accompagné d'un solide orchestre, les solistes, Gabriella Bone et Kurt Spanier d'Autriche, Libuse Vondrackova et Jan Jezek de la République Tchèque, Andréa Zsadon et Tibor Szolnoki (Hongrie), ainsi que Maria Eliasova et Peter Subert de Slovaquie, tous lauréats de prix prestigieux, sans oublier l'orchestre hongrois Operett, sous la direction du chef d'orchestre, Istvan Sillo, ont présenté les plus beaux airs immortels de cet enchantement musical que l'on appelle opérette. Des extraits d'opérette de différents compositeurs mythiques ont insufflé la joie et la bonne humeur dans la salle. L'air saccadé par moment des morceaux poussait le public à taper des mains. L'Europe à l'honneur se déclinait musicalement dans l'humeur et la cadence des vieux rythmes des cabarets des années 50. Mais la musique classique avait tout de même sa part du lion avec Johan Strauss ou Offenbach ou encore Kalman. Des envolées lyriques à vous couper le souffle ou des pas de danse au swing pétillant, suscitaient l'émerveillement du public. Expression musicale, par excellence de la joie, du sourire, de «la vie en rose», l'opérette qui était à son apogée dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècle, avait deux grandes capitales: Paris et surtout Vienne, marquée par le génie des Strauss. Mais l'opérette était à l'honneur dans les autres capitales et grandes villes d'Europe Centrale aussi, notamment à Budapest, à Prague et à Bratislava. Ces villes possédaient de prestigieuses troupes d'opérette et d'excellents compositeurs, tels le Tchèque Oskar Nedbal, le Slovaque Piskacek ou les Austro-Hongrois Ferenc Lehar et Imre Kalman, qui ne cessaient d'enrichir le répertoire des théâtres de toutes ces villes et des scènes d'opérette du monde entier. C'est un beau tour d'horizon qui nous a été ainsi offert dimanche soir, à travers l'ensemble de ces extraits d'opérette, qui nous renseigna sur la beauté, la qualité et la tonalité musicale de l'opérette de ces pays de l'Europe.