L'armée libanaise a neutralisé hier une nouvelle voiture piégée dans un fief du Hezbollah dans l'est du Liban et dépêché des renforts à la frontière avec la Syrie, au lendemain d'un attentat meurtrier dans cette région. Selon un bilan définitif de l'agence nationale d'information ANI, deux personnes ont péri dans cet attentat suicide à la voiture piégée dimanche soir dans la localité d'Al-Nabi Othman, également un fief du groupe chiite qui combat les rebelles au côté de l'armée syrienne. Après des informations reçues par l'armée libanaise sur «une voiture piégée pour utilisation dans des attaques terroristes» dans la localité al-Fakiha, près d'Al-Nabi Othman dans la plaine de la Békaa, les soldats ont fait exploser le véhicule, selon un communiqué militaire. La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a diffusé des images montrant une voiture garée sur une petite colline plantée d'oliviers, à 300 mètres d'une école. L'armée libanaise a en outre envoyé des renforts sur les chemins de terre et les passages à la frontière syrienne, en vue d'empêcher «toute infiltration d'hommes armés avec des voiture piégées au Liban», selon ANI. L'attentat de dimanche a été revendiqué par les jihadistes du Front al-Nosra et par un groupe armé sunnite peu connu, Liwa Ahrar al-sunna, qui l'ont présentée comme une «vengeance pour Yabroud», une ville syrienne prise le même jour par l'armée syrienne aidé du Hezbollah. Les bastions du Hezbollah dans l'est du Liban et la banlieue sud de Beyrouth ont été la cible d'une série d'attentats suicide meurtriers depuis que le mouvement chiite a reconnu envoyer des combattants pour soutenir en Syrie l'armée arabe syrienne contre les rebelles. Le Hezbollah et les services de sécurité libanais estiment que nombre de voitures piégées, utilisées lors de précédents attentats suicides au Liban, ont été piégées à Yabroud. Le Liban, sous tutelle syrienne pendant une trentaine d'années, est profondément divisé sur le conflit en Syrie, le Hezbollah chiite et ses alliés soutenant Bachar al-Assad alors que la majorité des sunnites soutiennent la rébellion.