Le bilan des victimes dans l'attentat à la voiture piégée survenu, jeudi après-midi, dans le quartier de Bir El-Abd dans la banlieue sud de Beyrouth, s'est élevé à six tués et plus de 70 blessés, a rapporté le ministère libanais de la Santé. L'armée libanaise a indiqué dans un communiqué que la voiture piégée avait explosé vers 16h10, heure locale (12h10 GMT) rue Haret Al-Hreik. Selon l'Agence libanaise d'information ANI, "un 4x4 a explosé dans la rue très fréquentée d'Al-Aarid dans le quartier de Haret Al-Hreik", dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement Hezbollah. L'explosion a causé des dégâts matériels importants dans la zone, notamment, dans l'immeuble où se trouve le restaurant Al-Jawwad, selon l'Agence de presse nationale libanaise. Selon la télévision du Hezbollah Al-Manar, l'attentat s'est produit "à 200 mètres du Conseil politique du Hezbollah", tout en écartant qu'il ait été visé par cet attentat. "L'attentat a visé sans discernement une zone résidentielle", a indiqué la chaîne, en appelant les habitants à s'éloigner par crainte d'un deuxième attentat, comme ce fut le cas de la double attaque suicide devant l'ambassade d'Iran en novembre dernier, mais aussi, pour permettre aux secours de venir en aide aux blessés. Cet attentat survient moins d'une semaine après un attentat à la voiture piégée dans lequel a été tué le 27 décembre à Beyrouth un conseiller de l'ex-Premier ministre Saâd Hariri, Mohammad Chatah, hostile au Hezbollah et au régime de Bachar al-Assad en Syrie voisine. Avant la guerre de 2006, qui a opposé le Hezbollah et Israël, son ennemi juré, le secteur de Haret Al-Hreik était "le périmètre de sécurité" du mouvement chiite, c'est-à-dire le secteur où se trouvent les principales institutions du parti. L'attentat de jeudi s'est d'ailleurs produit près des anciens studios d'Al-Manar. Plusieurs attentats ont frappé Beyrouth et le nord du Liban depuis juillet, visant en majorité des bastions du Hezbollah, dont les hommes combattent les rebelles aux côtés de l'armée du régime syrien. Le 19 novembre, un double attentat suicide revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda a visé l'ambassade d'Iran, allié de Damas, faisant 25 morts. Le 23 août, un double attentat à la voiture piégée contre deux mosquées sunnites à Tripoli a fait 45 morts. Le 15 août, 27 personnes ont péri dans un attentat à la voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth. Le 9 juillet, un attentat à la voiture piégée dans la banlieue sud, fief du Hezbollah, a fait une cinquantaine de blessés. La semaine dernière, M. Hariri a mis en cause le Hezbollah dans l'attentat contre M. Chatah qui a coûté la vie à sept autres personnes. Mais le mouvement chiite a démenti toute implication. L'assassinat de M. Chatah a exacerbé la division déjà profonde au Liban entre partisans et détracteurs du régime syrien, mais aussi les tensions entre chiites menés par le Hezbollah et sunnites représentés par Saâd Hariri. Il est survenu alors que le Liban n'a plus de gouvernement depuis huit mois, en raison des profondes rivalités sur fond de conflit en Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban. R. I./Agences Nom Adresse email