Les concessionnaires appellent de tous leurs voeux une reprise de la demande sinon une stabilité du marché afin de maintenir le business. Décidément, le marché automobile est loin de connaître l'engouement auquel il aura habitué les concessionnaires au cours des dernières années. La 17e édition du Salon international de l'automobile d'Alger (Siaa) atteste de cet état de fait. Les représentants des marques commercialisées en Algérie, des plus prestigieuses à celles qui le sont moins, participent à ce rendez-vous des quatre roues qu'abrite la Safex (Société algérienne des foires et exportations) sur fond d'une chute de la demande, une chute amorcée dès le dernier semestre de l'année 2013. Cette dernière a été marquée par des baisses de 30 à 50% des volumes des ventes, rappelle-t-on. Les différentes formules d'acquisition de logements lancées par le gouvernement, les promotions immobilières, combinées à la fin des augmentations et des rappels versés en 2012 et dont a bénéficié un grand nombre de citoyens, semblent avoir impacté la demande des véhicules, explique-t-on par ailleurs. Les concessionnaires appellent donc de tous leurs voeux une reprise de la demande, sinon une stabilité du marché afin de maintenir le business. Après le «boom» de l'année 2012 au cours de laquelle 568 610 véhicules (+45,7%) ont été importés en Algérie pour une valeur de 514,43 milliards DA, le marché s'est contracté en 2013 et «la tendance se poursuivra encore cette année», prédisent les analystes. Cette chute s'est encore confirmée en janvier dernier mois, durant lequel les importations de voitures ont baissé de 50% pour totaliser 23.682 unités par rapport au même mois de l'année dernière, période durant laquelle l'Algérie avait importé 47.858 véhicules. Selon les chiffres des douanes, les importations ont atteint 382 millions de dollars contre près de 607 millions de dollars le même mois en 2013, soit une baisse de 37%. Les importantes remises offertes à l'occasion de ce salon, atteignant parfois 350.000 DA, les placards publicitaires réservés dans la presse écrite et la télévision, mettant en exergue les qualités des voitures et les délais de livraison, longtemps décriés par les acheteurs, expliquent la préoccupation des constructeurs face à la baisse constante de la demande dans un marché autrefois florissant. Autre signe de la conjoncture difficile que travers le marché, une affluence tout juste moyenne a été enregistrée au quatrième jour du salon avec une légère tendance à la baisse par rapport à la précédente édition, a-t-on constaté. Cette année, la programmation du salon avec la période cruciale des examens scolaires, explique en partie la baisse des fréquentations avec une météo défavorable durant le week-end dernier. Lors de cette édition, les concessionnaires multiplient les techniques de vente pour attirer les clients et réaliser le maximum de ventes et écouler les stocks. Parmi les outils de marketing utilisés, la distribution des brochures aux visiteurs pour les orienter vers les stands des exposants, et les cadeaux offerts pour tout achat de véhicule. D'autres concessionnaires vont plus loin en proposant aux clients de prendre en charge la taxe sur les véhicules neufs qui dépasse 70.000 dinars pour les moins chers, voire même organiser des tombolas sur le segment des petits véhicules, avec à la clé et consécutivement à tout achat l'acquisition d'un Mini Van au dinar symbolique.C'est que les temps sont durs pour les concessionnaires et les ventes de véhicules par facilités de paiement qui ont fait leurs beaux jours en 2005, font désormais partie du passé. Certains constructeurs s'attendent à traverser une zone de turbulence au cours des années à venir, surtout avec les nouvelles règles que les pouvoirs publics envisagent d'introduire afin de réglementer ce marché et encourager l'investissement dans la fabrication. Un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs est en cours de préparation. Un groupe de travail composé d'un représentant du ministère du Commerce, des Finances, du Développement industriel et de l'Energie et des Mines, installé suite à une instruction du Premier ministre prend en charge la révision du décret. L'autre aspect que relèvent les observateurs dans ce salon reste le caractère commercial qu'a pris résolument l'exposition au fil des ans. Les Salons de l'automobile étant destinés seulement à dévoiler les nouveaux modèles alors qu'au Salon d'Alger, la vente sur place de véhicules et le paiement «cash» est monnaie courante. Ce phénomène a été relevé à maintes reprises par la Safex et l'Association des constructeurs automobiles (AC2A) qui co-organisent l'événement.